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Emploi, sécurité alimentaire... les priorités des Maliens

10 mai 2025

La fondation Friedrich Ebert a publié l’enquête Mali-mètre. Si les Maliens font confiance en la transition, ils l’attendent toutefois sur les problèmes du quotidien.

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Une scène de rue à Bamako au Mali (2025)
Plus de 74% des Maliens interrogés espèrent dans l’avenir le retour de la paix et de la sécurité Image : Makan Fofana/DW

La fondation allemande Friedrich Ebert a tenté de trouver des réponses aux préoccupations des populations du Mali à travers son enquête Mali-mètre 2025.  

Parmi les priorités de la transition, 44% des Maliens classent la création de l’emploi comme leur principale préoccupation. Chez les 18-24 ans, ils sont même plus de 52%. Après l’emploi viennent la sécuritaire alimentaire, la lutte contre l’insécurité et la criminalité. La lutte contre le terrorisme ne vient qu’en 5ème position, suivie d’un meilleur accès à l’eau et à l’électricité alors que les Maliens font face à des délestages de l’énergie électrique

"Ce n’est que cette année que les priorités ont peu changé", fait remarquer Svenja Bode représentante résidente de la fondation Friedrich Ebert à Bamako. Elle ajoute qu’”on ne peut pas trop faire la différence entre le terrorisme et l’insécurité - bien sûr qu’il y a les autres acteurs qui jouent un rôle dans l’insécurité - mais c’est aussi le terrorisme. Ce n’est que cette année que l’insécurité vient en troisième place, les années précédentes, c’était toujours la première place".  

"Le gouvernement de transition malien montre qu’il a beaucoup confiance en la Russie" (Svenja Bode)

L'enquête a été conduite en janvier 2025 auprès de 2.220 personnes dans dix régions du Mali et le district de Bamako. Avant donc que la transition ne décide la suspension des partis politiques.  

La propagande de la Russie ?

Ils sont plus de trois quarts à tout de même faire confiance à la transition. Neuf personnes sur dix ont confiance en la Russie (78,8% beaucoup confiance et 17,1% un peu confiance). Le chiffre est le même s’agissant de la coopération entre Bamako et Moscou.  

Svenja Bode, représentante résidente de la fondation Friedrich Ebert à Bamako, "peut bien imaginer qu’il y a plusieurs raisons pour lesquelles les enquêtés ont répondu ainsi. Mais je ne peux pas clairement voir l’influence d’une possible propagande de la Russie"

Alors qu'on observe des restrictions notamment en ce qui concerne la liberté d'expression et que la Russie est accusée d'user de propagande auprès de ses alliés, les Maliens sont-ils pour autant satisfaits de la coopération entre le Mali et la Russie ? 

Le colonel Assimi Goïta lors du défilé militaire de la fête de l'indépendance du Mali le 22 septembre 2022
Les autorités de la transition ont promis le retour de la sécurité aux Maliens Image : OUSMANE MAKAVELI/AFP/Getty Images

Chez les jeunes de 18-24 ans, TikTok est la principale source d’information, selon l’enquête de la fondation Friedrich Ebert. Ceci alors que la Russie utilise les réseaux sociaux via des influenceurs locaux pour polir son image auprès des pays de l’AES à l’aide de la désinformation et de la propagande, selon le centre d’études stratégiques de l’Afrique.  

Svenja Bode laisse entendre que tout repose sur la communication des militaires au pouvoir.   

"Le gouvernement de transition malien montre qu’il a beaucoup confiance en la Russie et que la coopération entre les deux pays marche, selon eux, et selon les médias, assez bien."

Pour autant, interrogés sur la confiance qu'ils accordent à des acteurs pour la sécurisation de la région, les Maliens classent les partenaires russes en cinquième position. Enfin, les Maliens interrogés en janvier dans le cadre de l’enquête Mali-mètre, croient dans leur majorité que le scrutin présidentiel n’aura pas lieu cette année. Fin avril, les concertations nationales ont recommandé que le président de la transition reste au pouvoir pour cinq ans, renouvelable.