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Emission spéciale : la migration des femmes

19 juin 2025

Lorsque l'on parle de migration vers l'Europe, les femmes demandeuses d'asile et réfugiées sont souvent invisibilisées. La Deutsche Welle leur consacre une émission spéciale pour mieux comprendre les difficultés auxquelles elles font face lors de leurs voyage et une fois arrivées en Europe.

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 Lorsque l’on parle de migration vers l’Europe, de demandeurs d’asile et de réfugiés, on pense généralement à ces hommes, seuls, qui quittent leur pays pour des raisons politiques, économiques, pour subvenir aux besoins de leur famille, pour fuir la persécution ou l’enrôlement dans un conflit. 

Et pourtant, les femmes, évidemment, migrent aussi. Et c’est d’elles que l’on va donc parler aujourd’hui. 

Elles aussi fuient les conflits, la violence, ou la précarité économique, à la recherche d’un avenir meilleur. Elles se libèrent d'un mari violent ou d’un mariage forcé.  

Les raisons sont multiples, le thème est vaste. En Afrique comme ailleurs dans le monde, il y a la migration régulière mais aussi irrégulière. Celle à l’intérieur d’un même pays lors des déplacements internes, celle vers des pays voisins, ou bien celle qui va nous intéresser aujourd’hui : la migration vers l’Europe. 

La migration des femmes vers l’Europe en chiffres 

Près d'un million de demandes d’asile ont été déposées au sien de l’Union européenne l’an dernier.  

Selon les données d’Eurostat, un tiers environ des demandes sont déposées par des femmes. Plus de 300 000 l’année dernière.  

Si on regarde le nombre de femmes qui ont tenté de passer les frontières européennes de façon irrégulière, les données de Frontex, l’agence de protection et de surveillance des frontières, nous disent que la proportion de femmes parmi les migrants repérés s'est maintenue à un peu plus de 10 %.  

Un autre fait marquant, est plus de 60 % de toutes les femmes arrivant aux frontières de l'UE sont entrées par la route de la Méditerranée orientale. Pour Frontex, cela “témoigne des dangers et de l'évolution de la dynamique sur d'autres routes” migratoires. Les femmes afghanes et syriennes ont constitué la majorité de ce groupe. 

En Allemagne aussi, on suit la tendance générale. Les femmes et les filles représentaient l’an dernier près d’un tiers des demandeurs d’asile. Le taux tourne constamment depuis 2015 entre environ 30 et 40 % selon les années. 

Maintenant, cette répartition varie fortement selon l’âge. 

Chez les enfants et les jeunes de moins de 15 ans, on est à une quasi-égalité entre filles et garçons. Mais chez les 18-24 ans, seule une personne demandant l’asile sur 5 est une femme.  

Alors on peut peut-être encore rappeler cette évolution globale, hommes et femmes, concernant les demandes d’asile en Europe. 

On le disait à l’instant, près d’un million de demandes d’asile déposées au sein de l’UE en 2024.  

Maintenant, ce qui nous intéresse peut-être plus particulièrement, c’est la progression des demandes déposées par des ressortissants du Mali et du Sénégal, la plupart en Espagne après avoir rejoint les Îles Canaries.  

L’an dernier, 17 000 demandes ont été déposés par des ressortissants maliens, soit le double par rapport à 2023. Les demandes de Sénégalais et de Sénégalaises - 14 000 - ont également doublé. 

Le rôle prépondérant des femmes dans la société malienne

Embarquer vers les îles Canaries : le reportage au Sénégal 

Le Sénégal connaît une importante vague d’émigration et est devenu un pays de transit pour les migrants ouest-africains vers le Maghreb ou vers l’Europe. 

L’an dernier, si Frontex a constaté une baisse sur la plupart des routes migratoires irrégulières, celle de l’océan Atlantique vers l’archipel espagnol des Îles Canaries a encore progressé. Les Canaries ont enregistré une augmentation de 18 % des arrivées, soit près de 47 000 personnes, un chiffre au plus haut depuis 2009. 

Et nombre de ces départs se font depuis les côtes sénégalaises. Des hommes qui se lancent, mais donc aussi des femmes, malgré les dangers de cet exil. D’autres encore migrent de manière régulière pour rejoindre leur famille dans le cadre d’un regroupement familial. 

Ce reportage est signé Robert Adé. 

Faire de l'autonomisation des femmes une priorité

Etre une demandeuse d’asile ou une femme réfugiée en Europe : interview avec Anna Zobnina du European Network of Migrant Women 

Les demandeuses d’asile et les femmes réfugiées sont souvent “invisibilisées”. On en parle avec Anna Zobnina, la directrice de l’organisation European Network of Migrant Women, le réseau européen des femmes migrantes. Basé à Bruxelles. Vous travaillez avec des ONG dans toute l’Europe pour améliorer et défendre les droits des femmes et des filles migrantes et réfugiées. 

Nous avons parlé avec Anna Zobnina des discriminations, des violences et des injustices auxquelles les femmes migrantes et réfugiées sont confrontées sur la route de l’exil, puis lorsqu’elles arrivent sur le sol européen.  

Voici le lien vers le European network of migrant women.

Renter au pays et recommencer à zéro : le reportage au Cameroun 

Et on termine cette émission par les femmes qui retournent dans leur pays d’origine. Lorsque l’Europe a déçu ou lorsqu’il n’était plus possible de poursuivre le voyage. 

L’Organisation internationale pour les migrations estime que femmes ont plus de difficultés que les hommes à accéder aux opportunités d'emploi et de formation, ainsi qu'aux services de soins de santé lorsqu’elles retournent dans leur pays.  

Notre correspondante Elisabeth Asen au Cameroun a a rencontré Luna, revenue au Cameroun après huit années passées à l’étranger.