Quand les divorces font tomber des femmes dans la précarité
17 juin 2025Près de 500 personnes, majoritairement des femmes, ont fait le plein de la salle à Douala, la capitale économique du Cameroun, pour suivre le débat et aussi poser des questions aux panélistes sur le thème "Divorce et précarité, la femme plus vulnérable ?".
Le panel constitué de cinq experts et le binôme de présentateurs de la Deutsche Welle et de Sweet FM a fait le tour de la question. Maître Charlotte Tchakounté, avocate au barreau du Cameroun, situe le débat dans un contexte camerounais de "féminicide" accru.
Pour elle, "le 'féminicide' est en train de croître, de s'imposer, c'est dommage. Mais nous avons quand même foi en notre justice. Nous croyons que cela va changer. Nous sommes sûres qu'à un moment, Dieu va toucher le cœur de tous les acteurs de la justice et cela va changer".
Le divorce peut s'avérer nécessaire
Pour illustrer le drame de la femme divorcée, Maître Charlotte Tchakounté à évoqué sa propre expérience du divorce et des cas traités en tant qu'avocate. Elle soutient que le divorce est un élément de destruction sociale, et que si l'on peut l'éviter, il faut le faire. Mais poursuit-elle, il ne faut pas supporter le mariage au prix de sa vie.
Pour Alex Medi, militant social, il n'y a aucun vainqueur dans le divorce. Il n'y a que des conséquences néfastes. Il faut puiser dans le syncrétisme culturel les clés pour l'éviter.
Lors d'un divorce, "on ne sait plus trop qui ont est, où on va. D'ailleurs, il faut prendre ce qui fonctionnait bien chez nos parents, ce qui n'était pas très bien et améliorer avec ce que nous avons de bien maintenant, en toute humilité, mais dans une fédération, dans une société plus juste".
"On doit pouvoir manifester l'amour"
Pour Morvane Murielle Ndongo, promotrice culturelle, des femmes vivent le divorce sous le même toit avec leurs maris. La femme ne devrait pas être seulement celle qui garde la maison, lave tout. Selon Morvane Murielle, la femme gagnerait plus que l'homme s'il fallait payer un salaire pour ses travaux domestiques.
Elle estime que "la société a besoin de connaître l'amour dans ses quatre dimensions. Parce que quand il y a amour, il n'y a pas la nécessité de voir l'autre souffrir. On a mal de voir l'autre subir. Je pense que si on grandit encore dans l'amour, on ne parlera plus de divorce. Maintenant si le divorce arrive, même dans les situations difficiles, on doit pouvoir manifester l'amour".
Les panelistes et les participants ont conclu environ trois heures de débat par des propositions de solutions qui vont de l'investissement dans l'éducation de la jeune fille à l'autonomie financière de la femme, en passant par la reconnaissance des valeurs de la femme.