Discussions entre la Russie et la Géorgie
18 novembre 2008La première tentative de discussions a eu lieu le 15 octobre, mais les membres de la délégation russe ont tout simplement refusé de rencontrer leurs homologues géorgiens. Il n'y a donc pas eu de contact direct et les discussions ont été suspendues. Les chances que celles d'aujourd'hui aboutissent sont minces, mais l'Union Européenne comme les Nations Unies refusent de baisser les bras, malgré la fermeté du président Dmitri Medvedev qui a rappelé, lors du sommet Union Européenne-Russie à Nice vendredi dernier, qu'il n'était prêt à aucun compromis:
«Nous étions obligés de reconnaître deux nouveaux produits du droit international, l'Ossétie du Sud et l'Abkhazie. C'est la position que nous défendons encore aujourd'hui. Elle est définitive et irréversible!»
La reconnaissance russe de l'indépendance de ces deux provinces avait été unanimement condamnée par la communauté internationale. Entre temps, le Kremlin a dit reconnaître l'entité territoriale de la Géorgie, et il pourrait même aller plus loin, selon le rédacteur en chef de la radio indépendante Echo de Moscou, Alexeï Venediktov:
« La Russie va aller vers un compromis car elle veut légaliser le statut de ses forces déployées dans le Caucase. Pour atteindre cet objectif, elle a tout intérêt à ce que ces discussions aient lieu. »
Ces discussions sont également une condition sine qua non à la reprise de négociations sur un nouveau partenariat stratégique entre l'Union Européenne et Moscou. Les négociations avaient été interrompues le 1er septembre après l'incursion russe en Géorgie. De son côté, le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, espère que la langue de bois sera bannie :
« Il ne s'agit pas de conversations, mais bien de discussions. La terminologie a beaucoup d'importance! Medvedev et Sarkozy ont décidé, en présence du président de la Commission européenne Barroso, d'avoir des discussions à Genève. Autrement dit de se concentrer sur les questions de politique sécuritaire dans le Caucase et de non de jouer à des petits jeux formels.»
Ces questions sont prioritaires au moment où l'Union européenne a condamné la multiplication des incidents en Géorgie ces derniers jours, qui mettent en danger la population ainsi que les observateurs de l'UE.