Difficile congrès de la CDU
6 décembre 2004Au cœur des débats, l'intégration des étrangers, l'adhésion de la Turquie - à laquelle la CDU est opposée - et le patriotisme. Des thèmes qui seront abordés demain. Des thèmes importants en Allemagne, depuis l'assassinat du cinéaste néerlandais Theo van Gogh par un islamiste. La CDU entend en faire un cheval de bataille. Une des résolutions du congrès est un programme en soi puisqu'elle s'intitule "Dans l'intérêt de l'Allemagne: encourager et exiger l'intégration - combattre l'islamisme".
Au menu aujourd'hui, l'économie. Pour la présidente de la CDU, il faut que l'Allemagne soit dans 10 ans à nouveau l'un des trois premiers en Europe - en matière de croissance, d'investissement, d'éducation et de formation et surtout de lutte contre le chômage. Les Allemands, estime-t-elle, sont fatigués de voir leur pays considéré comme un pays malade. Il y a des ressources en Allemagne et c'est à l'opposition de les mobiliser.
Tout ceci est sans doute vrai dans l'optique chrétienne-démocrate. Seulement voilà, si le programme des chrétiens-démocrates doit devenir une alternative crédible au programme des socio-démocrates pour les législatives de 2006, force est de constater que celui-ci est un peu mince. Et surtout il y a des querelles de personnes sans fin, si bien que se pose une fois de plus la question de savoir qui va conduire la CDU/CSU aux élections dans deux ans. L'alter ego d'Angela Merkel, le perdant de la course à la chancellerie en 2002, Edmund Stoiber, a repris du poil de la bête. Le vice-président du groupe parlementaire, l'économiste Friedrich Merz, a abandonné le parti et les barons de la CDU ruent dans les brancards. Il s'agissait donc d'afficher à ce congrès une unité retrouvée. Et pour l'instant il faut reconnaître que ceux qui ont le vent en poupe, ce sont les sociaux-démocrates de Gerhard Schröder et surtout que celui-ci reste le chouchou des sondages, loin devant Angela Merkel.