Des richesses mieux réparties en Afrique ?
10 février 2025De meilleurs soins de santé, des écoles d'excellence, des infrastructures routières modernes : il existe en Afrique de nombreuses opportunités d'investissements qui seraient bénéfiques à l'amélioration de la qualité de vie.
Mais les analystes s'accordent sur un point : le manque de capitaux pour réaliser ces investissements. De nombreux pays sur le continent sont trop endettés et la pandémie de Covid-19 est venue fragiliser plus encore des économies africaines déjà mal en point.
Des taxes qui augmentent la précarité
Alors, pour assainir leurs finances, certains Etats augmentent les taxes sur les produits de consommation, ce qui aggrave la précarité des populations, analyse Alvin Mosioma, fiscaliste et directeur adjoint du programme économique et climatique à l'Open Society Foundation de Nairobi.
Quant à la manière de lutter politiquement contre les inégalités, chaque pays doit analyser son niveau de richesse en rapport du niveau de vie moyen du pays, explique Alvin Mosioma.
"Si vous dirigez le Kenya avec une population estimée à plus de 50 millions d'habitants, vous devrez déterminer d'abord le plus faible revenu par rapport à celui qui gagne le plus. Et de cette manière vous saurez comment restreindre les disparités entre les riches et les pauvres."
Des mouvements de contestation dans plusieurs pays du continent
En 2024, au Kenya, la population s'est révoltée contre un projet de budget qui prévoyait une hausse des taxes.
Les manifestants estimaient que ce sont les plus riches qui auraient dû être taxés et non les couches les plus défavorisées de la population. Alvin Mosioma.
"Je ne dirais pas que seuls les millionnaires en dollars sont considérés comme les seuls riches, selon le magazine Forbes, non. Au Kenya, des gens qui ont une fortune de 50,000,000 shillings kenyans sont des riches comparativement à d'autres qui n'ont quasiment rien comme revenu."
En raison des violentes manifestations, le gouvernement du président William Ruto a été forcé, au mois de juin dernier, de renoncer à ce projet destiné à renflouer les caisses de l'Etat au détriment des Kényans les plus pauvres.
Ces manifestations ont de surcroît inspiré des mouvements similaires de protestation en Ouganda, au Ghana et au Nigeria.