Début d’année agité à Madagascar
3 janvier 2019
Samedi dernier, des milliers de pro-Ravalomanana étaient descendus dans la rue pour contester les résultats de la présidentielle. Cette manifestation, bien que non autorisée, s'était déroulée dans le calme. Changement d’ambiance le mercredi 2 janvier, lorsque les forces de l'ordre ont fini par faire usage de gaz lacrymogène pour disperser les milliers de personnes qui s'étaient rassemblées à proximité de la place centrale du 13-Mai. Les supporters de Marc Ravalomanana étaient venus pour protester contre ce qu’ils qualifient de "fraudes". Ce jeudi 3 janvier, pour maintenir la pression sur la Haute Cour Constitutionnelle ils étaient à nouveau descendus dans les rues de la capitale.
A en croire Joël Ralaviaohita, journaliste pour une chaîne de télévision, le calme serait revenu dans l’après-midi. Il explique que les forces de l'ordre ont laissé les manifestants occuper la place centrale du 13-Mai, sur le parvis de l'hôtel de ville sans recourir à la force :
"Après quelques heures de négociation et des discussions entre les responsables, les forces de l'ordre ont finalement laissé les gens accéder à la place du 13 Mai et une manifestation pacifique avec diffusion sur écrans géants a pu avoir lieu sans aucun incidents."
Crise latente et insatisfaction générale
Mais cette accalmie pourrait être précaire, s'inquiète Toavina Ralambomahay, analyste politique et auteur de "Madagascar dans une crise interminable" :
"Cela ne dure pas que depuis quelques jours mais vraiment depuis des décennies et des décennies. L'ambiance est toujours comme cela, il y a une crise latente, une insatisfaction générale."
Selon les chiffres de la Commission électorale nationale indépendante publiés le 27 décembre, l'ancien président Andry Rajoelina a remporté le second tour de la présidentielle organisé le 19 décembre avec 55,66 % des suffrages, contre 44,34 % pour Marc Ravalomanana.
Ce dernier a déposé des recours devant la Haute Cour constitutionnelle pour contester les résultats. La plus haute instance juridique du pays a annoncé ce jeudi 3 janvier qu'elle rendrait son verdict le 8 janvier.