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Trump-Ramaphosa, les sujets qui divisent

Georges Ibrahim Tounkara | Martina Schwikowski
21 mai 2025

Le président sud-africain Cyril Ramaphosa a rencontré ce mercredi (21.05.2025) Donald Trump. Les relations sont tendues depuis des mois entre leurs deux pays.

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Donald Trump et Cyril Ramaphosa à la Maison blanche (21.05.2025)
Le président Cyril Ramaphosa dément soutenir des expropriations d'agriculteurs blancs en Afrique du Sud, comme l'en accuse Donald TrumpImage : Evan Vucci/AP Photo/picture alliance

C’est la première visite d’un dirigeant africain à la Maison Blanche depuis l’entrée en fonction en janvier de Donald Trump. Et depuis le retour aux affaires du milliardaire américain, les relations n'ont cessé de se dégrader entre les États-Unis et l'Afrique du Sud.

Donald Trump a fait de l'Afrique du Sud l'une de ses cibles favorites, dénonçant notamment la discrimination raciale dans ce pays qui viserait, selon lui, la minorité blanche descendant des premiers colons européens. 

Le président américain parle même de "génocide" contre les Afrikaners sans apporter la moindre preuve. Une cinquantaine d'entre eux se sont envolés récemment vers les États-Unis dans le cadre d'un plan spécial de relocalisation.

Pour Fredson Guilengue, responsable du programme régional de la Fondation Rosa Luxemburg pour l'Afrique australe, à Johannesburg, Cyril Ramaphosa va tenter de rassurer l'administration Trump.

"L'objectif, je suppose, est d'essayer de nettoyer l'image de l'Afrique du Sud et d'éliminer la perception que Trump met en avant sur l'Afrique du Sud, comme un pays où un génocide contre les Afrikaners blancs a lieu."

Le gouvernement de Cyril  Ramaphosa nie les allégations de Donald Trump et affirme que les Blancs, qui possèdent plus de 70% des terres alors qu'ils ne représentent que 7% de la population, ne font l'objet d'aucune discrimination.

Donald Trump et Cyril Ramaphosa à la Maison blanche (21.05.2025)
Les relations bilatérales entre les deux pays sont au plus bas depuis le retour de Donald Trump à la Maison blancheImage : Jim Watson/AFP/Getty Images

Agoa, Sommet du G20 et guerre à Gaza

Cyril Ramaphosa s'efforcera également de présenter un nouveau cadre commercial qui régira les échanges entre les deux pays, dans le cadre de la loi sur la croissance et les opportunités (Agoa) entre les États-Unis et les pays d'Afrique subsaharienne. Un accord qui expire le 1er octobre 2025.

Le président sud-africain devrait aussi tenter de convaincre Donald Trump de participer au sommet du G20 prévu en novembre à Johannesburg et que le président américain a l'intention de boycotter. 

Pour Daniel Silke, analyste politique basé au Cap, un facteur important est le leadership de l'Afrique du Sud au sein du G20 cette année.

"Le G20 - malgré les commentaires des États-Unis et les tentatives de retrait des organisations et organes mondiaux - reste l'un des plus importants de ces organes, dont l'Afrique du Sud assure la présidence cette année. C'est dans ce contexte que l'Afrique du Sud prend de l'importance au niveau mondial et il est donc raisonnable que les deux parties se rencontrent à Washington."

Autre sujet de crispation : le conflit à Gaza. L'Afrique du Sud a porté plainte contre Israël devant la Cour internationale de justice, alléguant que l'armée israélienne commettait un « génocide » à l'encontre des Palestiniens de la bande de Gaza. Une plainte dénoncée par les États-Unis, grand allié d'Israël.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle