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En RDC, l'UDPS traverse une crise de leadership

12 mai 2025

Le parti de Félix Tshisekedi évolue désormais avec deux secrétaires généraux. Ce conflit au sein de l'UDPS pourrait nuire à la stabilité des institutions.

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Des supporters de l'UDPS agitent des drapeaux à l'effigie du parti
Le parti de l'UDPS est dans la tourmente depuis plusieurs mois déjàImage : Paul Lorgerie/DW

Alors que la République démocratique du Congo fait face à la guerre contre les rebelles de l'AFC-M23 qui occupent une partie de l'Est du pays, la crise de leadership vient de resurgir à la tête du parti du président Félix Tshisekedi.

C'est depuis plusieurs mois qu'il règne une confusion à la tête de l'Union pour la démocratie et le progrès social, l'UDPS. Le parti évolue désormais avec deux Secrétaires généraux : Augustin Kabuya et Déo Bizibu, et tous deux se déclarent légitimes.

La crise qui secoue le parti du président Félix Tshisekedi s'est en effet accentuée en août de l'année dernière, lorsque la convention démocratique du parti, la CDP, a déchu Augustin Kabuya du poste de Secrétaire général par intérim. Une décision qu'a contestée monsieur Kabuya.

Ecoutez le reportage à Kinshasa...

Une crise qui peut affecter la stabilité du gouvernement en RDC

Le conflit de leadership a resurgi samedi dernier (10.05) avec la convocation, par Augustin Kabuya, d'une réunion des députés du parti. Quelques heures après, Déo Bizibu, nommé par la CDP, en août, en remplacement d'Agustin Kabuya, a publié un communiqué soulignant que monsieur Kabuya n'a plus qualité d'engager l'UDPS.

Certains analystes pensent que le conflit au sein du parti au pouvoir a un impact réel sur le fonctionnement des institutions.

Kaganda Philippe Doudou, du Centre de recherches et d'études sur les conflits et la paix dans la région des Grands Lacs, explique que "le parti politique a la mission d'encadrement de ses élus, de ses cadres. Dans des conditions de conflictualité permanente, il est difficile de réaliser la stabilité au sein des institutions et une gouvernance acceptable. Les faits sont là. On constate que tout ce qu'on connait aujourd'hui comme échec de la gouvernance en général peut, en partie, être expliqué par l'incapacité de l'UDPS à pouvoir encadrer ses cadres et ses élus".

Félix Tshisekedi
Face à Félix Tshisekedi, l'opposition fait front commun depuis 2024 contre un projet de modification de la constitution par le pouvoir en place.Image : AFP

Des tendances divergentes au sein de l'UDPS

Ce n'est pas la première fois que l'UDPS traverse de telles turbulences. Mais la situation actuelle est jugée grave. Outre l'UDPS-Tshisekedi, il existe aujourd'hui l'UDPS-Kibasa, l'UDPS-Tshibala et l'UDPS-le Peuple, plusieurs tendances donc à l'intérieur du parti.

Pour le chercheur Josaphat Musamba, doctorant à l'université de Gand en Belgique, le parti ne devrait pas éclater mais pourrait se retrouver fragilisé.

Selon lui, "à voir les tendances Bizibu et Kabuya, toutes les deux tendances ne contestent pas Tshisekedi lui-même. Par contre, les rapports en interne des membres et les questions liées aux avantages à l'intérieur du parti, tout comme le fait de respecter les textes, cela peut fragiliser davantage le parti qui doit jouer avec les équilibres au sein de l'union sacrée, qui doit aussi jouer avec les équilibres tribalo-ethniques".

Les turbulences resurgissent à la tête du parti au pouvoir, alors que le président Félix Tshisekedi doit faire face à l'instabilité dans l'Est de la RDC, où les rebelles de l'AFC-M23 occupent plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze