Candidature de Ouattara : la menace terroriste suffit-elle ?
30 juillet 2025En Côte d'Ivoire, le président Alassane Ouattara a décidé d’être candidat à l’élection présidentielle du 25 octobre prochain, selon une déclaration qu'il a faite lui-même le mardi 29 juillet sur les réseaux sociaux. Il a expliqué avoir fait ce choix "pour des raisons de sécurité et des défis économiques et monétaires, dans lesquels est plongée l'Afrique de l'Ouest".
Mais les adversaires politiques d'Alassane Ouattara rejettent ces arguments et dénoncent une quatrième candidature qu'ils considèrent comme une confiscation du pouvoir.
La sécurité oui mais...
Alexander Stroh, professeur de sciences politiques et d’études africaines à l’Université de Bayreuth, dit comprendre l'argument sécuritaire avancé par le président Ouattara, mais il pense que la question sécuritaire est intimement liée à un processus démocratique stable. Cliquez sur l'image pour écouter l'interview de la DW avec l'expert. →
La Côte d'Ivoire doit désormais composer avec des voisins dirigés par des juntes militaires qui lui sont hostiles - en particulier le Burkina Faso - et dont les territoires sont infestés de jihadistes. Une menace qu'elle réussit pour l'heure à endiguer.
Économiste, opposant puis président, Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat à la tête de la Côte d'Ivoire, est devenu le maître du jeu politique dans son pays qu'il gouverne depuis 2011, au risque d'être accusé de confisquer le pouvoir par ses détracteurs.
Le cas de l'opposant Tidjane Thiam
Le Comité des droits de l'Homme des Nations Unies a appelé la Côte d'Ivoire à "prendre toutes les mesures nécessaires" pour garantir que Tidjane Thiam, président du principal parti d'opposition, "puisse exercer ses droits politiques."
Tidjane Thiam, président du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI), a été radié de la liste électorale par la justice pour des questions liées à sa nationalité.
Il fait partie, avec l'ancien président Laurent Gbagbo, des quatre figures de l'opposition exclues de la course à la présidentielle par des décisions de justice.