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Une manifestation à Bangui pour dénoncer "ce qui ne va pas"

Jean-Fernand Koena
4 avril 2025

Les Centrafricains ont répondu nombreux ce vendredi 4 avril à un appel à manifester de l'opposition et de la société civile.

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Des manifestants tenant des pancartes avec différentes inscriptions
Les manifestants protestent contre les conditions de vie de plus en plus difficile en Centrafrique.Image : Jean Fernand Koena/DW

 C'est le 4 avril, date anniversaire du président Barthélémy Boganda, père de l'indépendance, qui a été choisie par l'opposition pour manifester son mécontentement au sujet de la situation socio-politique en Centrafrique.

Mobilisés, les militants du Bloc des Républicains pour la Défense de la Constitution, le BRDC et des membres de la société civile ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire : "Stop au 3e mandat", "Non aux mercenaires de Wagner", "Nous voulons de l'eau et de l'électricité".

"Aujourd'hui, on n'a pas d'eau, on n'a pas d'électricité, on n'a pas de routes, la situation est catastrophique. Et en plus de ça, il veut un 3e mandat, ce n'est pas possible" affirme Lazard Kiandji qui participe à la manifestation.

Ecoutez le reportage de Jean Fernand Koena

"Un succès"

Pour les organisateurs, la marche est un succès."Merci à la jeunesse centrafricaine. Il ne faut jamais désespérer de la jeunesse d'un pays. Il faut simplement lui expliquer les enjeux. Quand la jeunesse comprend les enjeux qui touchent son propre avenir, elle se lève" a estimé Martin Ziguélé, le porte-parole du BRDC.

"Ce que vous avez fait aujourd'hui est historique. Cela fait 20-25 ans qu'un tel rassemblement n'avait pas eu lieu, composé à 80 % de jeunes. Nous, à notre âge, nous avons espoir que cette lutte aboutira au respect de la constitution du 30 mars 2016" a par ailleurs précisé l'opposant. Mais au-delà du mandat présidentiel, pour les opposants, c'est aussi pour manifester leur colère face à l'agissement des paramilitaires russes du groupe Wagner.
"Je suis là pour dire non aux mercenaires du groupe Wagner qui violent et qui tuent. Nous devons protéger notre souveraineté, trop c'est trop" explique ainsi un manifestant.

Le besoin d'agir

Karl Blagué, leader de la société civile, était également présent. Il juge la situation du pays inacceptable.Selon lui "la défense de la constitution du 30 mars 2016, la cherté de la vie, le manque d'accès à l'eau et à l'électricité, tout cela ne peut pas être accepté".

Pour Karl Blagué "il fallait agir, et nos frères du BRDC ont pris l'initiative. Nous trouvons tout à fait normal de les accompagner, tout comme d'autres associations de la société civile".

Même si le président Faustin-Archange Touadéra ne s'est pas encore officiellement déclaré candidat, il a cependant accepté, le 30 mars, un chèque de 15 millions de francs CFA de ses partisans, en guise de caution pour la présidentielle de 2026, ce qui donne ainsi plus de sens à la marche de l'opposition.