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Flambée des prix des denrées alimentaires en Centrafrique

Jean-Fernand Koena
26 mai 2025

Pour tenter d’endiguer cette crise, le gouvernement a annoncé une légère réduction des prix des produits pétroliers. La mesure est toutefois jugée insuffisante.

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Des étales du marché central de Bangui
Le marché central de BanguiImage : Jean-Fernand Koena/DW

Bangui est frappée par la vie chère. Dans les allées du marché central Prisca de la capitale centrafricaine, l’inflation se fait sentir à chaque étal. Les consommateurs peinent à remplir leurs paniers. 

"Le marché est cher et tout a flambé, la nourriture, l’huile, la viande… tout est cher. Avec 2 000 francs CFA, tu ne peux pas faire les courses pour la famille. Le prix du manioc a augmenté et une demi-cuvette coûte 3 500 francs CFA. Tout est cher, au point que les enfants n’arrivent pas à manger à leur faim", se plaint cette habitante.

Tout le monde est affecté, même les commerçants. Priscille, devant son étal, fait le même constat.

Le reportage à Bangui de Jean-Fernand Koena

"Nous qui vendons au marché, nous nous approvisionnons pour faire du bénéfice. Mais si, à la source, il y a une hausse des prix, on est obligée de faire des ajouts pour dégager un bénéfice. Réellement, le marché est cher et cela est connu de tous les Centrafricains".

Coup de pression du FMI

Cette situation a contraint le Fonds monétaire international (FMI) à encourager le gouvernement à revoir les prix des carburants à la pompe. Après plusieurs échanges infructueux entre Bangui et le FMI, le gouvernement a décidé de baisser le prix de 0,55%. 

Cependant, la baisse annoncée, qui est entrée en vigueur début mai, est critiquée par l’opposition politique qui estime que celle-ci devrait atteindre son niveau de 2023.

Ali Rock Bissengué, président de l’Association de défense et d’information des consommateurs centrafricains, reste dubitatif quant à l’amélioration de la situation.

Selon lui, "Ca n’aura aucun effet sur les prix. Déjà, certaines personnes se demandent pourquoi, en plus du prix de l’essence, le prix de transport n’a pas baissé ? Cela ne représente rien,  c’est comme si le carburant était toujours vendu à 1 100 francs CFA. Cette baisse n’est pas significative du tout et cela nous inquiète"

Bien que libéralisé en 1998, le marché a vu le retour d’un monopole en 2023, lorsque l’État a accordé l’exclusivité de l’importation à la société camerounaise Neptune Oil. Une décision qui a provoqué des perturbations dans l’approvisionnement et contribué à la hausse des prix.