Ce qu'il faut retenir de la visite de Massad Boulos en RDC
4 avril 2025La visite de Massad Boulos, conseiller principal du président américain Donald Trump pour l'Afrique, survient alors que la situation sécuritaire se détériore dans l'Est de la RDC, où les rebelles de l'AFC-M23, soutenus par le Rwanda, occupent depuis deux mois les villes de Goma et Bukavu et progressent dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.
L'administration Trump s'intéresse de près à ce conflit.
L'entretien de ce jeudi a porté sur la crise sécuritaire ainsi que sur les perspectives économiques entre les États-Unis et la RDC. Kinshasa a saisi cette occasion pour insister sur l'importance de la paix, un élément clé pour la mise en œuvre de l'accord minier et sécuritaire entre les deux pays.
Un accord majeur en vue ?
Selon Ntal Alimasi, spécialiste en gouvernance et en lutte contre la corruption, cet accord représente un enjeu majeur pour Washington et Kinshasa :
"Cela permet à la RDC de mettre en évidence l'importance de cet accord pour les États-Unis et pour elle-même. Montrer en quoi la persistance des conflits dans l'Est du pays pourrait compromettre les retombées de ce partenariat minier est fondamental", explique-t-il au micro de la DW.
Toutefois, il estime que cette visite ne constitue pas en soi une victoire diplomatique. Il faudra attendre pour voir comment les autorités congolaises comptent répondre aux exigences répétées de Kigali sur la protection de la minorité tutsie dans l'Est de la RDC et comment elles envisagent d'éradiquer la présence des présumés rebelles rwandais des FDLR dans cette région. Autant de questions qui restent en suspens selon Ntal Alimasi.
Les habitants attendent beaucoup d'une possible coopération
Du côté de la société civile, les attentes sont grandes. La population de l'Est, qui endure ce conflit depuis des années, dénonce régulièrement l'inaction de la communauté internationale.
Hypocrate Marume, président de la société civile du Sud-Kivu, espère que cette visite débouchera sur des mesures concrètes.
"Pour la région des Grands Lacs, c'est une opportunité importante. Le conseiller de Trump pourra s'entretenir avec les acteurs impliqués dans ces conflits qui perdurent. Nous espérons que son passage ne sera pas qu'un simple voyage diplomatique sans impact réel", espère-t-il.
Après Kinshasa, la délégation américaine doit poursuivre sa tournée africaine au Rwanda, au Kenya et en Ouganda.