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Ce que pensent des Congolais, du sommet SADC-EAC

10 février 2025

Après le sommet SADC-EAC de Dar es Salaam, des Congolais sont restés sur leur faim. Selon eux, le sommet n'a pas clairement condamné le Rwanda.

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Vue panoramique de la ville de Kinshasa (Archives - Kinshasa : 15.12.2023)
Les dirigeants d'Afrique australe et d'Afrique de l'Est ont appelé à un "cessez-le-feu immédiat et inconditionnel"Image : JOHN WESSELS/AFP/Getty Images

Si le gouvernement de la République démocratique du Congo salue dans un communiqué, l'attachement à l'intégrité territoriale du pays formulé par les dirigeants lors du sommet, des voix s'élèvent pour dénoncer l'absence de condamnation du Rwanda dans le communiqué final.

Dans la classe politique, on dénonce une évidence passée sous silence lors du sommet de Dar es Salaam : le rôle du Rwanda dans le conflit et le soutien de Kigali au M23

"Il n'y a personne qui peut faire mieux à part nous-mêmes. C'est inconcevable", réagit Adolphe Amisi Makutano, cadre de l'Union pour la démocratie et le progrès social, l'UDPS, parti du président Félix Tshisekedi. "C'est inacceptable que le Congo soit envahi par le Rwanda, c'est une agression. Qu'on ne condamne pas l'agresseur mais qu'on soit en train de supplier, de cajoler un criminel, nous en tant que Congolais, nous comprenons et nous en tirerons toutes les conséquences possibles", ajoute Adolphe Amisi Makutano qui dénonce un deux poids deux mesures.

Déception au sein de l'opposition

Au sein de l'opposition, Prince Epenge, un des responsables de la communication de la coalition Lamuka estime que le sommet de Dar es Salaam a été "un échec, parce que les chefs d'État africains de la SADC et de l'EAC ont raté l'occasion de regarder Kagame en face et de lui demander de se retirer du Congo. Ils ont raté l'occasion de prendre des sanctions directes et sévères contre le Rwanda", se désole Prince Epenge.

Adolphe Amisi : "C'est inacceptable que le Congo soit envahi par le Rwanda"

"Félix Tshisekedi et l'opposition doivent se rendre à l'évidence. Maintenant il faut donner la priorité au processus interne", recommande-t-il.

Ce processus interne, également appelé "processus de Kinshasa", a été récemment initié par les Eglises catholique et protestante, pour un dialogue entre Congolais afin de résoudre la crise dans l'est du pays.

La question du dialogue avec les groupes armés

En revanche, un dialogue incluant les rebelles du M23 reste pour beaucoup hors de question.

Pour Jonas Tshiombela, coordonnateur de la nouvelle société civile congolaise, "appeler au dialogue avec le M23 c'est comme si vous demandez de tuer deux fois les Congolais. Pourquoi le sommet n'a pas appelé au dialogue entre les FDLRet le Rwanda ? Pourquoi le sommet n'appelle pas au dialogue entre les ADF-NALU et l'Ouganda ? Nous ne pouvons pas croire en ce dialogue là. Le dialogue avec le M23 suppose qu'on a accepté qu'on tue les Congolais pour rien", pense Jonas Tshiombela.

Parmi les résolutions issues du sommet de Dar es Salaam, figure l'appel à un cessez-le-feu immédiat. Une rencontre des chefs militaires de l'EAC et de la SADC est attendue sous les cinq jours après le sommet. 

Vue d'une artère très empruntée de Kinshasa
Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze