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La Casamance apprend à vivre à nouveau dans la paix

11 septembre 2025

Après plus de 40 ans de conflit avec les indépendantistes, le calme est revenu en Casamance, à la faveur des actions du nouveau gouvernement et d'un accord de paix signé en février.

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Des personnes travaillent dans un champ en Casamance.
La Casamance est séparée de la majeure partie du reste du territoire sénégalais par la Gambie.Image : Marco Simoncelli

La paix se concrétise de plus en plus en Casamance, la région sud du Sénégal, frappée par un conflit armé qui dure depuis plus de 40 ans. Le calme est revenu dans tous les coins de la région au grand bonheur des populations qui ont payé un lourd tribut.

Même dans les zones frontalières, les populations qui avaient fui la guerre sont revenues et ont repris leurs activités favorites.

Ainsi, le temps où une bonne partie des Casamançais souffrait des affrontements opposant les indépendantistes du Mouvement des forces démocratiques de Casamance (MRDC), à l'armée sénégalaise, est en train de devenir un vieux souvenir.

Les autorités sénégalaises et la rébellion indépendantiste de Casamance ont en effet signé, le 23 février dernier, un accord qui vise à établir la paix dans cette région, touchée par un conflit de plus de quatre décennies.

Une dynamique de paix

A l'exception d'un accrochage en avril dernier, lorsqu'un détachement de l'armée sénégalaise a été pris à parti dans les environs du village de Djinaki, la paix semble revenue, même dans les zones frontalières, qui étaient naguère le théâtre d'affrontements.

C'est ce qu'explique Ousmane Djikoumène Diatta, un habitant de Santhiaba Manjacque, près de la frontière bissau-guinéenne. Selon lui, "il n'y a plus ces affrontements du passé, nous avons retrouvé la paix. Et dans la commune de Santhiaba Manjacque , les populations vaquent à leurs occupations".

Djikoumène Diatta se réjouit de la volonté affichée du nouveau pouvoir de soutenir cette dynamique de paix. Selon lui, les autorités sénégalaises ont pris les mesures nécessaires pour aider les populations, revenues d'exil, à retrouver une vie normale : "Ce que nous nous demandions, c'est-à-dire le déminage des zones dangereuses, ensuite l'accompagnement des populations pour qu'elles puissent reconstruire leurs maisons. Ce travail est déjà en train de se faire".   

Ecoutez le reportage en Casamance...

Ce calme retrouvé fait naître un sentiment d'espoir quant à une paix définitive chez Madia Diop Sané, un habitant du tristement célèbre quartier de Lyndiane, autrefois la porte des incursions des combattants du MFDC dans la ville de Ziguinchor, aux temps forts du conflit armé.

"Auparavant, il ne se passait pas une semaine ou un mois sans entendre les crépitements des armes, ou sans subir les attaques des coupeurs de route, se souvient-il. Depuis quelque temps, nous n'entendons plus cela. Nous sommes beaucoup plus proches d'une paix définitive en Casamance. Parce qu'aujourd'hui, toutes les initiatives qui sont entreprises vont dans le sens de l'apaisement, dans le sens d'installer véritablement une paix en Casamance".

Le rôle d'Ousmane Sonko

Pour l'historien Ibrahima Ama Diémé, porte-parole du Groupe de réflexion pour la paix en Casamance (GRPC), une structure dirigée par l'ancien ministre d'Etat et ancien maire de Ziguinchor, Robert Sagna, la guerre est terminée en Casamance.

Il assure que "en ce qui concerne le Casamance, qu'il n'y a plus cette menace de la guerre. Cette guerre s'est terminée. Alors, si la guerre est terminée, c'est la paix qu'il faut construire maintenant. Tout le monde est d'accord qu'on ne construit pas la paix avec les armes, on construit la paix avec des actes. Et ces actes, c'est quoi ? C'est la réalisation d'infrastructures à caractère social, économique et culturel pour que, justement, la Casamance réoccupe sa position de région économique, redevienne le grenier du Sénégal. Je pense que tous les acteurs doivent être impliqués".

L'actuel Premier ministre, Ousmane Sonko, originaire de Casamance, a joué un rôle important dans la signature de l'accord conclu, le 23 février dernier, à Bissau, avec une des factions du mouvement indépendantiste . Celui-ci a été réalisé avec la médiation du président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embalo.