Casamance : un plan de paix qui suscite des espoirs
24 janvier 2025
Le plan de paix du nouveau gouvernement sénégalais pour la Casamance semble susciter des espoirs au sein de la population.
Cette région du sud du pays est confrontée depuis des décennies à un conflit indépendantiste, même si celui-ci apparait aujourd’hui en partie éteint.
De nombreuses localités ont commencé à organiser des forums pour lister les préoccupations des habitants, en prévision du Programme spécial promis par le gouvernement.
Les autorités sénégalaises ont en effet annoncé une enveloppe de 53 milliards de francs pour la paix en Casamance.
Selon Jean Toss Diatta, un habitant de la commune de Santhiaba Manjacque, située près de la frontière bissau-guinéenne, le principal problème dont souffre sa localité, c’est l’enclavement dû au conflit. Sa localité est devenue célèbre pour avoir abrité des bases du MFDC, le groupe armé séparatiste.
Besoin de routes
"On a des problèmes pour évacuer les produits comme les mangues, les oranges, les taules, les bananes, les citrons et tant d’autres [produits agricoles]. C’est la route qui peut régler tout’’, estime Jean Toss Diatta
Abdou Sagna, lui aussi, est un exilé. Originaire d’un village situé non loin de la frontière bissau-guinéenne, il estime quant à lui que le déminage est la priorité dans sa localité.
"Ce que nous demandons au gouvernement, c’est d’abord de déminer toute la zone pour qu’on puisse reprendre nos activités agricoles, ensuite nous construire un forage qui pourra nous aider à avoir de l’eau. Et ensuite nous aider à reconstruire nos maisons."
Le maire de la commune de Santhiaba Manjacque, Ousmane Djikoumène Diatta, se félicite du plan annoncé par l’exécutif.
"En accompagnant la population par l’octroi des zincs, du ciment, une petite enveloppe pour les aider à reconstruire leurs maisons, plus les mini-forages qui sont annoncés, je pense que c’est ce qu’il faut faire. Le chef de l’Etat a compris ce qu’il faut pour accompagner ces populations à se réinstaller dans leurs villages", estime le maire.
La mise en œuvre du programme gouvernemental a déjà commencé dans certaines localités. Des études sont par exemple en cours pour réhabiliter les routes.
La Casamance est le théâtre d'un des plus vieux conflits du continent depuis que des indépendantistes ont pris le maquis en décembre 1982.
Après avoir fait des milliers de victimes et ravagé l'économie, le conflit a fortement baissé d'intensité mais persiste à petit feu.