Burkina : un essor économique à peine perceptible
11 août 2025Cette croissance résulte principalement des réformes initiées dans des secteurs susceptibles d’améliorer les indicateurs économiques dans le pays comme l’explique le journaliste nigérien Sedick Abba :
"Il y a une mobilisation inédite des ressources internes. Également des reformes plus structurelles telle la transformation des produits qui étaient auparavant exportés à l'état brut : le coton, les produits alimentaires tels que les tomates. La réforme du code minier a aussi contribué : le Burkina Faso est un pays producteur d'or", a-t-il expliqué.
Une amélioration sur le papier
Cet essor économique peine néanmoins à se matérialiser dans la vie des Burkinabè. Le taux d'inflation a par exemple grimpé jusqu’à atteindre 4,2 % en 2024, alors qu'il était à 0,7 % en 2023, selon la Banque mondiale.
Dasmané Traoré président de l'Association des consommateurs du Burkina Faso estime que les spéculations sur les marchés seraient à l'origine de la flambée des prix des denrées alimentaires :
"Certains commerçants se plaisent à faire des stocks, ils attendent les périodes de disette pour les vendre à des prix exorbitants. La situation est plus dramatique pour les produits alimentaires importés", s'est-il indigné.
L'entrave liée à l'insécurité
Le caractère enclavé du Burkina Faso est aussi un inconvénient, souligne pour sa part Sedick Abba. De ce fait, le Burkina Faso doit faire transiter ses importations par d’autres pays de la région alors que certains d’entre eux font face à la situation sécuritaire volatile :
"Le Burkina doit importer par le Togo, par le Bénin, par le Ghana et par la Côte d'Ivoire et l'environnement sécuritaire régional ne facilite pas la tâche, car ses pays sont aussi affectés par l'insécurité", a-t-il expliqué.
Et de ce fait, "le coût d'exportation et d'importation des matières a augmenté, ce qui explique en grande partie l'inflation des certains produits, un phénomène qui dépasse les frontières régionales", ajoute l'analyste.