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Timide reprise des activités à Bukavu, sous contrôle du M23

17 février 2025

La coalition rebelle AFC/M23 revendique le contrôle sur Bukavu, la capitale du Sud-Kivu. La Croix-Rouge a évacué des corps sans vie gisant dans la rue.

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Photo prise de l'extérieur de la mairie de Bukavu montrant quelques passants dans une rue adjacente
Le Burundi annonce avoir recueilli près de 10.000 réfugiés provenant de l'est de la RDC entre le 14 et le 16 février 2025Image : DW

Bukavu, la capitale du Sud-Kivu, reprend timidement ses activités au lendemain de la revendication par la coalition rebelle AFC/M23, de la prise en main de cette cité de l'est de la République démocratique du Congo. Dans le centre-ville de nombreuses boutiques et bureaux administratifs restent fermés après avoir été la cible de pilleurs.

Ce lundi (17.02.2025), les stigmates des pillages sont encore visibles tandis que la Croix Rouge tente de récupérer des corps sans vie retrouvés sur des lieux où des pillages ont été enregistrés.

Reprise timide

Photo d'un lieu où des pillages ont eu lieu dans la foulée de l'arrivée des rebelles dans Bukavu
Les rues sont encore jonchées de détritus laissés par les habitants qui ont profité de la confusion pour piller des commerces, des entrepôts humanitaires et la brasserie locale. Image : Ernest Muhero/DW

Certaines rues du centre-ville de Bukavu étaient désertes ce matin, ce qui lui confère l'aspect d'une ville fantôme. D'autres artères sont un peu plus animées. Des habitantssont aperçus dehors et des vendeuses de fruits et légumes exposent leur produits sur un marché.

Des débris sont visibles par endroits. Il y a des emballages de téléphone vides qui jonchent le sol. Ce sont les traces des scènes de pillage qui ont eu lieu durant le week-end.

Bukavu tente de repartir mais si le centre-ville est calme, des coups de feu sont signalés en périphérie. "Nous apprenons que des affrontement sont en train de se dérouler actuellement un peu loin du centre-ville de Bukavu. Cela fait pousser à la population un petit ouf de soulagement. Car ces affrontement s'éloignent de plus en plus du centre-ville de Bukavu", rapporte Chrysostome Kijana, un acteur de la société civile.

Les activités de transport reprennent aussi. Certains conducteurs de taxis-motos ont repris le travail. Même chose pour les motocyclistes et conducteurs de tricycles.

"Cela fait pousser à la population un petit ouf de soulagement"

"Nous recevons des clients parce qu'il n'y a pas beaucoup de taxis ou de véhicules en circulation. On nous dit que c'est parce que les stations-service sont fermées. Nous utilisons les réserves de carburant qu'il nous reste", explique Moise Mapendo, assis sur sa moto, un casque vissé sur la tête. "Pour un voyage qui coûtait 1000 fc, on peut imposer le tarif qu'on veut parce qu'il n'y a pas de carburant - n'importe quel prix 5000 fc, 2000 fc", ajoute-t-il.

Des corps récupérés par la Croix Rouge

Des voitures de la Croix Rouge font des rotations. D'après des informations recueillies par DW Afrique, une quinzaine de corps a été rassemblée depuis ce lundi matin. Il y a des corps de personnes lynchées alors qu'elles se livraient à des pillages mais aussi des corps de personnes en arme abattues à bout portant par les rebelles.

La coalition AFC/M23 a publié dimanche (16.02.2025) un communiqué indiquant que ces pillages avaient été occasionnés par la fuite des soldats de l'armée régulière. Le gouvernement depuis Kinshasa a également indiqué suivre la situation à Bukavu et a demandé aux populations de rester chez elles et de ne pas s'exposer à la brutalité des rebelles.

Photo de Fréjus Quenum, en interview dans le studio de la Deutsche Welle à Kinshasa en RDC (05.12.2024)
Fréjus Quenum Journaliste, présentateur et reporter au programme francophone de la Deutsche Welle@frejusquenum