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PolitiqueIsraël

Berlin dénonce les violences en Cisjordanie occupée

Marco Wolter | Avec agences
1 août 2025

Le ministre allemand des Affaires étrangères appelle Israël à protéger les Palestiniens en Cisjordanie occupée et à renoncer à "toute politique d'annexion".

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Johann Wadephul répond aux questions lors de sa visite en Cisjordanie occupée
Israël dénonce une "campagne de pression internationale déformée" venant "récompenser le Hamas et nuire aux efforts visant à obtenir un cessez-le-feu à Gaza".Image : Soeren Stache/dpa/picture alliance

Après une rencontre jeudi (31.07) avec le Premier ministre israélien, le chef de la diplomatie allemande, Johann Wadephul, se rendait ce vendredi en Cisjordanie occupée pour rencontrer à Ramallah le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas.

Le ministre allemand a notamment dénoncé la violence des colons israéliens contre les Palestiniens de Cisjordanie, les qualifiant de crimes et de terreur.

"En tant que puissance occupante et État de droit, Israël doit faire respecter la sécurité et l'ordre et poursuivre les infractions", a dit Johann Wadephul, lors de sa visite. Le ministre allemand des Affaires étrangères a appelé Israël à protéger la population palestinienne contre les criminels, alors que les actes de violence de colons israéliens ont fortement augmenté depuis le début de la guerre à Gaza, en octobre 2023.

Une situation qui préoccupe également les Nations unies, qui dénoncent également les destructions de logements de Palestiniens à coup de bulldozers, ou encore l'expulsion, récemment, par l'armée israélienne, de dizaines de milliers d'habitants vivant dans des camps de réfugiés.

Le secrétaire général de l'Onu a aussi dénoncé les "appels à l'annexion".

Johann Wadephul rencontre Mahmoud Abbas
Johann Wadephul a déploré une "catastrophe humanitaire à Gaza (qui) dépasse l'imagination".Image : Soeren Stache/dpa/picture alliance

Mises en garde de Berlin

La Knesset, le Parlement israélien, a récemment adopté, à une très large majorité, une résolution symbolique demandant au gouvernement israélien d'annexer la Cisjordanie pour "retirer de l'ordre du jour tout projet d'État palestinien".

Une "déclaration d'une nouvelle guerre contre le peuple palestinien", a réagi l'Autorité palestinienne.

Le gouvernement allemand se montre également très critique. Selon le ministre Johann Wadephul, "face aux menaces d'annexion ouvertement proférées par certaines franges du gouvernement israélien, un nombre croissant de pays, y compris européens, sont prêts à reconnaître un État palestinien sans processus de négociation préalable".

Devant la presse, à Jérusalem, le chef de la diplomatie allemande a appelé le gouvernement de Benjamin Netanyahou à "renoncer à toute politique d'expulsion et d'annexion active", alors que, selon lui, Israël "se trouve de plus en plus en position minoritaire" dans le monde.

Mais si Berlin se montre de plus en plus ferme sur la guerre à Gaza et la situation en Cisjordanie occupée, le gouvernement de Friedrich Merz est dans le même temps critiqué pour la poursuite des livraisons d'armes à Israël.

L'Allemagne reste en effet le deuxième fournisseur d'armes à l'armée israélienne, après les Etats-Unis.

Des personnes se ruent sur des sacs de farine dans la bande de Gaza
1.373 Palestiniens qui attendaient de l'aide ont été tués à Gaza, dont 859 près des sites de la GHF, "la plupart" par l'armée israélienne, a affirmé l'Onu.Image : Jehad Alshrafi/AP Photo/dpa/picture alliance

Le pont aérien reste insuffisant

Sur le plan humanitaire enfin, Johann Wadephul parle d'une catastrophe qui "dépasse l'imagination" dans la bande de Gaza, alors que l'armée allemande participe au pont aérien destiné à larguer par les airs des palettes d'aide humanitaire, comprenant de la nourriture, mais aussi des médicaments.

Berlin insiste toutefois sur le fait que ce pont aérien ne réglera pas le problème, dans un territoire palestinien menacé par une famine généralisée et que seul "un acheminement par voie terrestre permettra aux biens humanitaires d'atteindre la population en quantité suffisante".

C'est également ce qu'estiment les ONG, qui rappellent, entre autres difficultés, le manque de précision lors des largages, alors que, selon le Programme alimentaire mondial, seul un dixième de l'enclave est actuellement sécurisée.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais