Face à la CPI, la Hongrie soutient Benjamin Netanyahu
3 avril 2025C'est avec les honneurs militaires que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a été reçu à Budapest, la capitale hongroise, par le Premier ministre hongrois Viktor Orban.
Pour sa première visite en Europe depuis octobre 2023, Benjamin Netanyahu a accepté l'invitation de son homologue hongrois. Une invitation lancée en novembre 2024 après l'annonce du mandat d'arrêt pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité dans la bande de Gaza
La Hongrie, pourtant membre de la Cour pénale internationale, a souvent fustigé la CPI ces dernières années. Viktor Orban a qualifié l'instance de "biaisée", notamment suite au mandat d'arrêt émis contre Vladimir Poutine en 2023 par la cour. Ce n'est donc pas une surprise de voir Benjamin Netenyahu poser ses valises en Hongrie sans craintes d'être arrêter.
La Hongrie souhaite se retirer des accords de Rome
Plus surprenant en revanche, l'attitude de plus en plus extrême de la Hongrie vis-à-vis de la cour. Le pays assure tout simplement vouloir quitter la CPI. A ce jour, seuls deux Etats ont claqué la porte officiellement, le Burundi et les Philippines.
Dans une conférence de presse, Viktor Orban, qui était premier ministre en 1999 lors de la signature des accords de Rome, acte fondateur de la CPI, assure que l'entité est devenue "trop politique". Benjamin Netenyahu a salué cette décision de quitter la CPI, l'estimant "courageuse".
Pour l'Allemagne, la visite de Benjamin Netanyahu et sa non-arrestation marque un jour noir pour le droit pénal international. "J'ai toujours dit clairement que personne en Europe n'était au-dessus des lois", a martelé Annalena Baerbock, la ministre allemande des Affaires étrangères, en marge d'une réunion à Bruxelles.
La CPI, une cour controversée
La CPI a, elle, rappelé que le départ de la Hongrie devrait prendre au moins un an et que d'ici là, "la Hongrie reste tenue de coopérer".
Fondée en 2002, la CPI compte aujourd'hui 125 membres. Son efficacité a souvent été pointé du doigt. A ce jour, seule 34 personnes ont été jugées par la cour alors que plus de 69 mandats d'arrêt ont été délivrés. La cour est aussi critiquée pour son eurocentrisme, la grande majorité des personnes accusées étant issus du continent africain.