Cette photo, avec les influenceurs les plus en vue de Bamako, ne tardera pas à inonder les réseaux sociaux.
Ils ont décidé de retrousser leurs manches pour ramasser les ordures à Niaréla, un quartier populaire de la capitale du Mali.
À l'origine de cette mobilisation citoyenne dénommée "Un Mali propre, mon combat", l’influenceuse Kany Sangaré, connue sous le nom de Peloka sur les réseaux sociaux. Son intention était de "choquer les gens".
Des poubelles financées par des dons
"On a fait du porte-à-porte et on leur a demandé de quoi ils avaient besoin. Ils nous ont dit qu'ils avaient besoin de poubelles. Donc du coup, on a fait faire des poubelles et ça a été fait avec les dons qui ont été envoyés par les Maliens de l'intérieur et de l'extérieur", témoigne l'influenceuse.
Sa vidéo, devenue virale sur TikTok, a convaincu des associations de rejoindre le mouvement pour dénoncer l’insalubrité de la capitale malienne, nourrie par l’incivisme.
"Bamako n'est pas sale, ce sont les Bamakois qui sont sales", estime Aïssata Mboup, Présidente de l’Association Mali propre mon combat, consciente de tenir des propos choquants. Elle demande "à toute la population bamakoise de sortir, de rendre Bamako propre".
Abdramane Faskoye, volontaire, n'a pas été difficile à convaincre : "Comme nous le savons, il y a beaucoup de saleté dans nos rues, donc je suis là aujourd'hui à nettoyer. Depuis 9h, on est là."
Plus de 2000 tonnes de déchets par jour
Avec plus de trois millions d’habitants, la "Cité des trois Caïmans" produit chaque jour plus de 2000 tonnes de déchets, soit 17 % de la pollution de la ville, selon l’Agence de développement régional de Bamako.
Et les mairies, elles, manquent cruellement de moyens pour y faire face.
Pour Peloka, ce combat ne pourra être gagné que si chaque citoyen adopte un comportement responsable.
"Il est vraiment temps qu'on change les choses, et ça, on ne doit pas attendre un quelque mouvement par qui que ce soit", souligne l'influenceuse. "C'est les Maliens d'abord. Que chacun nettoie devant sa porte, que chacun éduque ses enfants pour arrêter de jeter des déchets, et que chacun même s'éduque soi-même."
Après Niaréla, les organisateurs entendent poursuivre ces opérations dans d’autres quartiers afin de redonner à la capitale malienne son surnom d’antan : Bamako la coquette.