Béni : le désarroi de la population après l’attaque des ADF
24 septembre 2018Selon plusieurs témoignages, l'attaque a été lancée à la tombée de la nuit du samedi 22 vers 18h30-19h00 soit 16h30-17h00 TU sur un quartier est de Beni, ville commerçante de plusieurs centaines de milliers d'habitants.
C’est la énième attaque attribuée aux ADF à Béni. Rien que le 12 septembre dernier, ils ont attaqué le village de Kokola en enlevant quatre enfants, des militaires et quelques chèvres.
Les transporteurs vivent dans la peur
Emprunter la route Beni-Eringeti et celle de Beni-Kasindi est devenue une question de vie et de mort car chaque dimanche et lundi, voir même le mercredi, des rebelles Ougandais de l'ADF attaquent ces deux routes. En plus du danger qui guette les habitants des agglomérations attaquées, il y a bien entendu les transporteurs et leurs passagers qui redoutent de tomber dans des embuscades sur la route.
Interrogés, les chauffeurs de taxi, de camions ou les simples voyageurs qui font le trajet sur ces routes expliquent qu'ils n'ont pas d'autre choix que d'affronter ce danger.
"Pendant les attaques on nous demande de garer nos véhicules et on nous autorise à poursuivre notre route après."
"Nous n'avons pas peur. C'est ça le travail que Dieu nous a donné, si on restait à la maison où trouverions nous à manger?"
"Nous n'avons pas d'autres occupations, nous ne pouvons pas accéder à nos champs car nous y sommes en danger."
C’est pour toutes ces raisons que ces transporteurs se lancent dans cette aventure.
Appelle à l’aide…..
Face à ces attaques qui ont déjà coûté la vie à des dizaines de voyageurs, l'élu de la ville de Beni, Grégoire Kiro Tsongo, a appelé l'armée congolaise et les Nations unies à venir en aide aux populations.
"Mon appel est destiné à l'armée congolaise et la Monusco afin de restaurer la paix dans cette contrée car si cela n'est pas fait, les populations de Mbau, Mavivi, Matembo, Nzuma, Ngadi et même Boikene vont abandonner leurs maisons et s'enfuir comme c'est déjà le cas pour Kokola, Mayimoya et ailleurs", nous confie l'élu de la ville de Beni.
La crainte pour les habitants de Beni est de voir les routes fermées à la circulation, faute de sécurité.
Ceci aggraverait encore plus la situation dans cette région et les pousserait à compter sur la seule aide humanitaire pour vivre, ce qu'ils ont toujours refusé.
En raison de ces attaques la société civile a décidé d'observer une ville morte à Beni ce lundi 24 septembre.