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Etat de droitTurquie

Les autorités turques veulent museler les médias et internet

Marco Wolter | Avec agences
24 mars 2025

Le pouvoir turc tente de mater par la force et la censure la mobilisation massive contre l’arrestation du maire d'opposition d’Istanbul Ekrem Imamoglu.

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La police turque dans un nuage de fumée émanant d'une manifestation en pleine nuit
La Commission européenne a exhorté lundi la Turquie à "respecter les valeurs démocratiques" Image : Kemal Aslan/AFP

Les autorités ont beau interdire les rassemblements à Istanbul, la plus grande ville de Turquie, la contestation ne faiblit pas et des dizaines de milliers de personnes étaient encore dans la rue dimanche (23.03) aux abords de l'Hôtel de ville. 

Face à eux, la police qui a eu recours à du spray au poivre, des canons à eau, et qui a déjà arrêté plus d'un millier de personnes. Au moins dix journalistes ont également été interpellés ce matin (24.03) à leur domicile, à Istanbul mais aussi à Izmir, la troisième ville du pays, selon l'association turque des droits de l'Homme.

Tous ont couvert ces manifestations qui sont d'une ampleur inédite depuis 2013 et le mouvement de protestation sur la place Taksim. Des rassemblements ont eu lieu hier dans plus de deux tiers des provinces de Turquie et ce lundi, des étudiants ont à nouveau bravé les restrictions à Istanbul et Ankara.

Türkei, Istanbul | Proteste nach der Festnahme von Ekrem Imamoglu
"Je porte une chemise blanche et vous ne pourrez pas la salir. Mon poignet est solide et vous ne pourrez pas le tordre", a déclaré dans une lettre Ekrem ImamogluImage : Adem Altan/AFP

L'Allemagne dénonce une incarcération "inacceptable" 

Ekrem Imamoglu, rival du chef de l'Etat Recep Tayyip Erdogan et investi par son parti pour la présidentielle, prévue en 2028, a été suspendu de ses fonctions et se trouve depuis dimanche en prison. Il est accusé de "corruption", ce qu'il nie.

L'Allemagne, qui abrite la plus grande communauté turque de l'étranger, a condamné l'incarcération et la suspension "totalement inacceptables" d'Ekrem Imamoglu. Berlin y voit un "mauvais signal pour la démocratie".

Les autorités turques avaient restreint l'accès à plusieurs réseaux et messageries, dont X et Whatsapp, pendant les premières 48 heures après l'arrestation d'Ekrem Imamoglu mercredi dernier (19.03).

Un homme assis devant une ambulance
Selon le ministre de l'Intérieur, 123 policiers ont été blessés - et un nombre indéfini de manifestants.Image : Kemal Aslan/AFP

Comptes internet bloqués et pression sur les médias

L'organisation de lutte contre la censure sur internet, Engelliweb, a répertorié des dizaines de comptes bloqués depuis mercredi, au nom de la sécurité nationale. La police a arrêté des dizaines de personnes accusées d'avoir encouragé les manifestations sur les réseaux sociaux, explique l'agence de presse étatique Anadolu.

Pour aller encore plus loin, le pouvoir turc a demandé hier directement au réseau social X de bloquer pas moins de 700 comptes appartenant à des organes de presse, des journalistes, des personnalités politiques ou encore des étudiants. La direction de X a toutefois annoncé refuser cette censure.

Enfin, ce weekend, le régulateur de l'audiovisuel a sommé les chaînes de télévision de cesser leurs émissions en direct au risque de perdre leurs licences de diffusion.

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais