Cette chanson interprêtée par des jeunes célèbre la résilience : celle de la centaine d'habitants de Kibati, dans le territoire de Nyiragongo dans l'est de la RDC, de retour après des années passées dans des camps de déplacés. Malgré les maux causés par la guerre et le défi sécuritaire qui persiste dans la région, la population essaie de résister. Le projet porté par Osée Elektra les aide avec ces moments de divertissement.
"Nous voulons renforcer la résilience et le bien-être des jeunes qui ont subi des situations traumatisantes durant la période de la guerre. Nous voulons aussi renforcer les liens dans la communauté, cette communauté qui été déchirée par les affres de la guerre. Ces petits moments de détente, ces petits moments où l’art sert aussi d'élément rassembleur, sont vraiment importants", explique Osée Elektra, directeur artistique de l'organisation "Jua".
L'organisation artistique "Jua" a initié une trentaine de jeunes à la danse, au chant et à la poésie. Kelvine Sekuye, 18 ans, a été formée au chant et à la danse. Elle est déterminée à utiliser ses compétences artistiques au profit des personnes qui ont souffert des ravages de la guerre comme elle.
"Je suis venue pour faire ce qu'ils voulaient, pour les soulager. J'étais prête et bien préparée sur le plan artistique. Je suis surtout venue danser et chanter pour eux, en leur transmettant un message de paix que je devais leur communiquer."
Les spectateurs comme Jean Mbareke, ancien déplacé de retour chez lui, apprécient l'initiative.
"Nous ne pouvions pas imaginer que nous pourrions avoir une assistance qui pourrait nous remonter le moral, mais cela a été rendu possible grâce à cette association de jeunes qui a organisé cette activité. Ils nous ont montré que nous devons nous unir en ravivant notre amour, c'est ainsi que nous envisagerons l'avenir."
Augmentation des troubles psychologiques
Le nombre de personnes souffrant de troubles psychologiques a fortement augmenté depuis le début de la guerre dans le Nord-Kivu. Seule une faible partie sont pris en charge dans des structures de santé. Osée, l'initiateur du projet, croit que ce fléau peut être éradiqué grâce à l'art.
"Dans les jours à venir, nous voulons que ces jeunes qui ont appris à guérir leur situation traumatique par l'art, soient les ambassadeurs de cette graine que nous avons plantée en eux. Nous ne voulons pas que ce que nous avons posé comme action finisse ici. Nous voulons qu'ils soient capables de semer cette graine dans leur communauté afin qu'elle guérisse grâce à l'arme qu'ils possèdent de plus précieux, l'art et la culture."
Jusqu'à présent, des centaines de personnes âgées de 5 à 70 ans ont bénéficié de cette initiative dans plusieurs villages qui enregistrent le retour des personnes dans leurs foyers.