Annulation de la visite en Syrie du ministre allemand des Affaires étrangères
15 août 2006Sur l’aéroport d’ Amman à la fin de sa visite en Jordanie où il était arrivé lundi soir, Frank Walter Steinmeier a annoncé sa décision d’annuler sa visite prévue ce mardi à Damas en raison d'un discours du président syrien Baschar al -Assad… Frank Walter Steinmeier s’est donc envolé directement vers l’Arabie Saoudite qui aurait du être la troisième étape de son voyage dans la région…
Encore sur le tarmac de l’aéroport d’Amman, le ministre allemand des Affaires étrangères a qualifié le discours du président syrien Baschar al-Assad « de contribution négative qui ne rend pas justice aux défis et aux chances actuels au Proche Orient ». La Syrie pourrait regagner la confiance de la communauté internationale par une attitude positive, constructive. 'Le discours du président Assad est tout à fait contraire à cela, a expliqué M. Steinmeier et : c’est pourquoi j’ai décidé de ne pas me rendre à Damas.' Ce matin, à l'ouverture d'un congrès de l'Union des journalistes dans la capitale syrienne, le président Bachar al-Assad avait estimé que le Proche-Orient ne connaîtrait pas la paix à court terme et que les Etats-Unis étaient responsables de cette situation. Le président syrien a par ailleurs rendu un hommage appuyé au Hezbollah et à son chef Hassan Nasrallah, et aux 34 jours de combat contre Tsahal au Liban. La résistance libanaise a brisé le mythe de l'armée invincible", a clamé le chef de l'Etat syrien. Et : "Je dis à tous ceux qui accusent la Syrie de se tenir du côté de la résistance que cela est, pour le peuple syrien, un honneur"… En fait, ces déclarations ne viennent que renforcer celles publiées hier lundi par un hebdomadaire égyptien. Bachar al-Assad y affirme notamment que le Hezbollah a gagné la bataille militaire et qu’il faut maintenant » remporter la bataille politique". Et le président Assad d’ajouter :"Nous avons reçu des offres afin d'abandonner le Hezbollah et le Hamas (palestinien) mais nous les avons rejetées". Face à de tels propos, on peut comprendre que le chef de la diplomatie allemande ait pu douter que sa visite à Damas puisse faire avancer la paix dans la région…Douter aussi que le gouvernement syrien puisse participer activement à l’application de la résolution onusienne 1701, l’un des principaux objectifs de cette visite qui n’a pas eu lieu…Auparavant à Amman, le roi de Jordanie Abdullah II avait lui parlé de relancer rapidement le processus de paix avec Israel. Lors de son entretien avec le chef de la diplomatie allemande, le souverain jordanien a souligné qu’ « Il est temps d’engager ce processus « . Plus tard, le porte parole jordanien Nasser Djoudeh a lui précisé que la Jordanie y travaillait déjà en coopération avec d’autres gouvernements arabes. Toutefois la Jordanie ne participera pas directement à la Force internationale d’interposition au Liban , a-t-il indiqué…