Le 31 août 2015, Angela Merkel prononçait une phrase devenue emblématique : "Wir schaffen das" – "Nous y arriverons". Dix ans plus tard, l’Allemagne fait le bilan de son accueil des réfugiés.
Entre 2015 et 2016, 1,2 million de personnes ont demandé l’asile en Allemagne. En 2022, plus d’un million d’Ukrainiens ont été accueillis sans passer par cette procédure. Aujourd’hui, environ 3,55 millions de personnes en quête de protection vivent dans le pays.
L’intégration ? Elle progresse, mais reste inégale. Les jeunes réfugiés s’insèrent mieux sur le marché du travail que les femmes ou les plus âgés. En mai 2025, le taux d’emploi des réfugiés atteignait un record, mais souvent dans des postes moins qualifiés que dans leur pays d’origine.
Changement de perception dans l'opinion publique allemande
Depuis 2016, 414 000 ex-demandeurs d’asile ont été naturalisés, dont 244 000 Syriens. Pourtant, l’opinion publique a changé : 68 % des Allemands souhaitent moins d’accueil, et l’immigration est perçue comme une charge pour l’État.
La criminalité alimente aussi les tensions. Bien que les réfugiés soient surreprésentés dans les statistiques policières, les experts appellent à la prudence : les jeunes hommes – majoritaires parmi les réfugiés – sont plus souvent impliqués dans des délits, mais aussi plus souvent dénoncés.
Le parti d'extrême droite AfD a su tirer profit des craintes de la population sur le plan politique. Il est désormais le deuxième parti représenté au Bundestag allemand.
Aujourd’hui, l’Allemagne tente de concilier réduction des demandes d’asile et recrutement de main-d’œuvre qualifiée. Mais le gouvernement de Friedrich Merz mise sur des mesures restrictives.
"Nous avons largement atteint l’objectif de 2015", estime Hannes Schammann, spécialiste des migrations. Il appelle à regarder vers l’avenir.
La hausse de la TVA fragilise encore plus le marché du livre en Roumanie
En Roumanie, la TVA a augmenté sur de nombreux produits le 1er août 2025. Une mesure d’austérité parmi d’autres engagées par le gouvernement, dans l’objectif de réduire le déficit public qui s’élève à 9,3% du PIB, le plus élevé dans l’Union européenne.
Cette hausse de la TVA s’applique notamment aux livres, qui bénéficiaient jusqu’alors d’un taux réduit à 5%, aujourd’hui passé à 11%. Une mesure qui fait craindre une baisse des ventes aux professionnels du secteur.
Elle constitue aussi une menace pour la survie des librairies et des maisons d’édition, alors que les Roumains sont déjà les Européens qui lisent le moins. Un reportage de Kristen Anger en Roumanie.
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