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Une Allemagne morose à un mois des élections législatives

Sandrine Blanchard | Avec agences
23 janvier 2025

La crise économique et le sentiment d'insécurité dominent la campagne électorale pour les législatives du 23 février en Allemagne.

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Allemagne, photo du chancelier Olaf Scholz qui se détache sur fond rouge de l'ombre, surmonté du mot "Deutschland" (Allemagne) - illustration, photo du 19 janvier 2025 lors d'un meeting en Hesse
Le chancelier Olaf Scholz brigue un nouveau mandat mais les sondages ne créditent son parti, le SPD, que de 15% des intentions de voteImage : Boris Roessler/dpa/picture alliance

L'Allemagne se trouve à un mois exactement des élections législatives anticipées prévues le 23 février prochain. Un mois durant lequel la campagne est marquée par la morosité : la population ressent fortement la récession économique au quotidien et l'opinion publique se déchire, notamment au sujet du conflit en Ukraine, de la montée de l'extrême droite et du retour de Donald Trump à la Maison Blanche.

Allemagne 2025 | Des affiches électorales dans une rue de Stuttgart
La campagne électorale est axée sur la crise économique et sur la sécuritéImage : Arnulf Hettrich/IMAGO

La politique d'asile en question

L'attaque au couteau d'hier matin, à Aschaffenburg, en Bavière, relance le débat sur la politique d'asile. Le chancelier allemand lui-même, Olaf Scholz, exige des explications sur la présence "encore en Allemagne" du suspect : un ressortissant afghan déjà signalé aux autorités pour des actes violents et ses problèmes psychiatriques.

A Mannheim, Solingen, Magdeburg… plusieurs attaques ont secoué l'Allemagne ces derniers mois et ont placé la sécurité au cœur de la campagne pour les législatives du 23 février.

L'incertitude économique du pays pourrait aussi alimenter le vote-sanction. Le parti social-démocrate (SPD) d'Olaf Scholz n'est crédité que de 15% des intentions de vote. Les électeurs reprochent à la coalition gouvernementale sortante (SPD, Verts, FDP) ses divisions.

Les portraits côte-à-côte des candidats Friedrich Merz (CDU) et Robert Habeck (Verts)
Friedrich Merz (CDU) et Robert Habeck (Verts) espèrent devenir chancelierImage : Christoph Hardt/Panama Pictures-/IMAGO, Frank Turetzek/IMAGO

La proposition du SPD d'augmenter le salaire minimum et de taxer les super-riches, pour financer notamment les investissements dans les infrastructures défaillantes, ne trouve qu'un écho mitigé au sein de l'opinion.

Le coût de la guerre en Ukraine et la crise économique

La guerre en Ukraine coûte cher et polarise : Berlin a versé jusqu'ici près de 40 milliards d'euros à Kiev. L'Allemagne est le deuxième soutien financier le plus important de l'Ukraine après les Etats-Unis. Elle a par ailleurs accueilli plus d'un million de réfugiés.

Mais l'heure est au sentiment répandu d'instabilité économique : inflation, baisse du pouvoir d'achat, licenciements massifs dans l'industrie automobile, chute des exportations, notamment vers la Chine, hausse du prix de l'énergie. Et le budget fédéral 2025 s'annonce déjà grevé par des dépenses en hausse.

Le candidat des conservateurs, Friedrich Merz, de la CDU, est crédité actuellement de 30% des intentions de vote, ce qui le place en tête des sondages. Il mise sur un virage à droite par rapport aux années Angela Merkel, plus au centre.

Il réclame par exemple "un changement fondamental" du droit d'asile vers un durcissement. Il promet aussi la baisse conséquente des impôts sur les entreprises. Comme les écologistes ou les libéraux du FDP, la CDU veut débloquer une nouvelle enveloppe d'aide à l'Ukraine.

Logo de l'AfD sur une affiche cartonnée (illustration)
L'AfD espère arriver au pouvoir en 2029, comme ses partis partenaires aux Pays-Bas, en Autriche et en ItalieImage : Hendrik Schmidt/ZB/dpa/picture alliance

La montée des extrêmes

L'AfD, parti d'extrême droite prorusse, pourrait doubler son score par rapport aux élections de 2021 et obtenir 20% des voix. Elle profite de ce climat de crise, de la fragmentation du paysage politique traditionnel et de ce qu'on appelle "l'effet Trump", c'est-à-dire que son programme anti-migrants, hostile à l'Union européenne et aux accents nationalistes, a le vent en poupe.

Les écologistes veulent subventionner les voitures électriques et taxer les milliardaires pour mieux financer l'éducation.

La nouvelle formation de gauche radicale, le BSW de Sahra Wagenknecht, réclame, pour sa part, de mettre un terme aux livraisons d'armes à l'Ukraine.