À Bonn, des électeurs mobilisés pour préserver la démocratie
23 février 2025Comme à chaque élection, l'école catholique de Buschdorf, à Bonn, a été transformée en centre de vote. L’ambiance y est calme et organisée : certains citoyens ont déjà accompli leur devoir civique, tandis que d’autres patientent encore pour glisser leur bulletin dans l’urne.
Voter pour préserver la démocratie
Parmi les premiers arrivés, Wolfgang a choisi de voter de bon matin, accompagné de deux de ses petits-enfants. Pour lui, remplir son devoir civique est une nécessité.
"C’est absolument crucial pour nous, et c’est pourquoi nous sommes déjà là, afin de voter et de préserver les conditions démocratiques du pays."
Non loin de lui, Heinz-Peter, chef d’entreprise, vient de déposer son bulletin dans l’urne, aux côtés de sa femme Beate. Pour Heinz, ces élections anticipées sont particulièrement importantes.
"Cette fois, c’est un scrutin différent, car il a été avancé. On prend davantage le temps de réfléchir à son choix pour éviter de recréer une coalition instable, comme cela s’est produit la dernière fois."
Beate partage la même préoccupation : "Pour moi, c’est essentiel. Je ne veux pas voir certains partis arriver au pouvoir, car cela rendrait l’Allemagne invivable."
Après avoir voté, Beate et Heinz envoient des messages à leurs enfants pour les inciter à faire de même. Le couple a voté dans le bureau 051, sous la supervision de Thomas Richter, président du bureau de vote.
Une organisation bien rodée
"Au début de la journée, à 07h45, nous vérifions l’urne devant tout le monde pour s'assurer qu'elle est vide. Ensuite, nous la fermons et la scellons jusqu'à son ouverture à 18h00 pour le dépouillement. La clé reste en ma possession, personne ne peut l’ouvrir entre-temps", a déclaré Thomas Richter.
Les assesseurs, comme Ute, jouent un rôle essentiel dans le processus : "La plupart des électeurs viennent avec leur notification de vote, qu’ils nous montrent avant de nous la remettre. Nous vérifions leur inscription sur la liste électorale, puis nous leur remettons le bulletin."
L'électeur se rend ensuite dans l’isoloir, remplit son bulletin et le dépose dans l’urne sous la surveillance de Lara.
"Je tiens une feuille au-dessus de l’urne. Quand un électeur arrive, je la soulève pour lui permettre d’y insérer son bulletin. Cela prévient toute tentative d'introduction d'autres documents et garantit que seuls les votes dûment enregistrés soient comptabilisés", a confié Lara.
Un système électoral fondé sur la confiance
L’urne, bien que non transparente, est au cœur d’un processus électoral rigoureux. Thomas Richter souligne l'importance de la confiance dans le système allemand.
"Les citoyens ont confiance dans le système, et la ville en nous. La transparence ne signifie pas que l’urne soit en verre, mais que les procédures soient claires et vérifiables. Tout au long du scrutin, chacun peut observer ce qui se passe, depuis l'ouverture des portes jusqu'au dépouillement."
Expérimenté, Thomas Richter a déjà présidé plusieurs bureaux de vote lors des précédentes élections. Tout au long de la journée, il reste en contact avec la mairie pour signaler d’éventuels incidents, bien que ceux-ci soient rares.
"En tant qu’ancien observateur international d’élections, j’ai pu voir que dans d’autres pays, les mesures de sécurité sont bien plus strictes. En Allemagne, on mise davantage sur la cohérence et la plausibilité des procédures."
En cette mi-journée, l'affluence est forte à Buschdorf. Un électeur, interrogé à la sortie, résume bien l'état d'esprit du moment : "Les Allemands se mobilisent parce qu'ils réalisent que ce n'est pas une élection comme les autres."