Élections en Allemagne : le bus DW à Wolfsburg
13 février 2025Suite de la tournée en Allemagne des journalistes de Deutsche Welle à l'occasion des élections législatives anticipées du 23 février. Deuxième étape : Wolfsbourg.
Située dans le nord de l'Allemagne et dans l'est du land de Basse-Saxe, Wolfsbourg a été fondée en 1938 en tant que siège du constructeur automobile Volkswagen (VW) et, conçue comme ville résidentielle des employés fabriquant la Coccinelle, un modèle unique de voiture du constructeur allemand. L'histoire de Wolfsbourg est donc intimement liée à celle de Volkswagen.
L'économie et la migration au centre du débat politique
Alors que les électeurs doivent se rendre aux urnes le 23 février , l'économie reste l'une des grandes préoccupations des Allemands. Ceci d'autant que Volkswagen, l'un des plus grands employeurs de la République fédérale, traverse une crise sans précédent, qui affecte de nombreuses personnes, dont des salariés d'origines étrangères, en l'occurrence africaine.
Jean-Jerôme Ahiagba fait partie des quelques 60.000 salariés qui travaillent chez VW à Wolfsbourg. Ce père de famille est salarié depuis plus d'une dizaine d'années chez Volkswagen. Il ne cache pas que, depuis que ce fleuron de l'industrie automobile allemande traverse une sévère crise, l'entreprise n'exclut pas des fermetures d'usine et des suppressions d'emplois, suscitant une ambiance est plutôt morose chez les employés.
Moins de travail, moins d'argent
Déjà, des heures de travail ont été réduites et cela, explique Jean-Jérôme, "fait un creux dans le salaire". Difficile dans ces conditions de subvenir aux besoins quotidiens, rembourser ses crédits et soutenir ses proches qui vivent en Afrique.
Cette situation, Claudia Kayser, responsable de l'association des entreprises de Wolfsburg, en a bien conscience. Elle reconnaît que la crise économique a fait des ravages parmi les travailleurs. Les emplois sont délocalisés, de nombreux travailleurs de grandes entreprises comme Volkswagen (VW) s'inquiètent pour leur emploi et sécurité financière.
Entre espoir et scepticisme
Claudia Kayser appréhende les inquiétudes des travailleurs quant à l'avenir de VW, mais, selon elle, il existe des solutions : "l'e-mobilité est en plein essor. Nous changeons les structures, il y a une vision. VW continuera à produire ici. La numérisation et la modernisation avec l'aide de l'IA pourraient être la voie pour les restructurations urgentes nécessaires", dit-elle, espérant que les travailleurs étrangers qualifiés découvriront que l'Allemagne a bien plus à offrir que "travailler, manger, dormir...".
Un gouvernement plus conservateur devra reconnaître, dit Claudia Kayser, que "nous avons besoin de migrants pour occuper ces emplois".
Mais Jean-Jérôme reste sceptique quant à une nette amélioration de la situation même au lendemain des élections.