"L'Afrique et le Togo perdent un grand ami"
3 février 2025L'ancien président allemand Horst Köhler est décédé samedi à l'âge de 81 ans. Président entre 2004 à 2010, il s'était particulièrement engagé pour le continent africain. Au micro de la DW, le ministre togolais des Affaires étrangères, Robert Dussey, se dit choqué par le décès d'un "ami de l'Afrique".
Lisez ou écoutez son interview ci-dessous :
Robert Dussey : D'abord, je suis choqué parce que, comme vous le saviez, nous venions de finir un symposium sur la commémoration des 140 ans de la conférence de Berlin et le professeur Köhler, l'ancien président allemand et moi même et l'ancienne présidente du Libéria, madame Hélène Sirleaf, devions prendre la parole. Donc nous étions un peu surpris quand on nous avait annoncé que sa santé n'allait pas. Et trois jours après ce symposium, le professeur Köhler est décédé. Je suis profondément touché, touché par ce décès. Le professeur Köhler est l'un des rares hommes d'État au monde et particulièrement européen, qui s'est autant engagé pour le continent africain, pour la jeunesse africaine.
Il avait mis en place un programme de Youth Leaders pour les Africains, pour essayer de faire un pont entre la jeunesse africaine et la jeunesse allemande en particulier et européenne en général sur les questions d'innovation, de leadership. Et le professeur Köhler, son départ est une perte d'un grand ami de l'Afrique, du Togo.
DW : Et à Berlin, je crois qu'il vous avait envoyé un discours quand même marquant...
Robert Dussey : Je pense que le discours le plus fort que nous avions écouté eu lors de ce symposium, c'est le discours du professeur Köhler. Parce que, en tant qu'ancien président de la République fédérale d'Allemagne, il a tenu un discours, on avait l'impression que c'est plutôt un chef d'Etat africain qui parlait. Il défendait la souveraineté de l'Afrique, il défendait le respect, la dignité des Africains et il défendait la voix de l'Afrique qui doit porter au niveau mondial. Et nous étions surpris en tant qu'Africain pour dire, mais voilà, c'est un message pareil que nous voulons écouter et en tant qu'Africain, en tant que panafricain, le professeur Köhler, pour nous, a laissé un testament intellectuel, un testament par ce discours et nous pensons et souhaitons que la génération qui est la nôtre, celle qui va suivre, puisse suivre l'exemple du professeur Keller.