L'Alternative für Deutschland (AfD) est-elle ou non un parti d'extrême droite ? Le service de renseignement intérieur allemand, le Verfassungsschutz, l'a récemment classée comme "extrémiste de droite confirmée".
Mais l'AfD a porté l'affaire devant les tribunaux et a déposé plainte, une plainte suspensive.
En attendant, le statut et les valeurs charriées par l’AfD font discuter, en Allemagne, et divise l’opinion publique.
Une question est particulièrement explosive pour le nouveau gouvernement autour du chancelier Friedrich Merz : une interdiction de l'AfD doit-elle être examinée par la Cour constitutionnelle fédérale ?
Les opposants à cette idée affirment que cela encouragerait encore plus les divisions sociales et que les dix millions d'électeurs de l'AfD ne disparaîtraient pas pour autant. En gros, qu’interdire le parti, ca ne signifie pas remporter le combat contre ses idées.
Les partisans d’une interdiction de l’AfD en revanche insistent sur le fait que les ennemis de la démocratie ne devraient pas être en mesure d'abolir la démocratie en utilisant ses moyens financiers, institutionnels et d’expression. Et que les militants d’un parti interdit ont plus de mal à se réunir, à propager leurs opinions que ceux d’un parti établi.
Mais comment maintenir le dialogue? Un chercheur de Stanford déclare à la DW : "On évite de plus en plus le contact, les préjugés se renforcent et il en résulte un cercle vicieux de polarisation. Nous devons trouver des moyens, même en privé, de continuer à échanger avec des personnes qui défendent d'autres points de vue politiques que les nôtres. Même si, parfois, ça fait mal".
C’est de ce débat au sein de la société que nous parlons cette semaine.
Droits et Libertés est une émission préparée, produite et présentée par Sandrine Blanchard
Avec un merci cette semaine à Oliver Pieper