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L'AfD reste classé "cas suspect d'extrémisme de droite"

Marco Wolter | Avec ARD
23 juillet 2025

En Allemagne, l’AfD essuie un revers devant la justice, qui maintient son classement comme "cas suspect d'extrémisme de droite" par l'Office de la protection de la Constitution.

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Des partisans de l'AfD lors d'un meeting du parti dans le Rheinland-Pfalz
Le parti d’extrême droite AfD est devenu los des législatives de février la deuxième force politique en Allemagne.Image : Laszlo Pinter/dpa/picture alliance

Le parti anti-immigration AfD avait contesté, devant un tribunal, cette désignation par l'Office fédéral de protection de la Constitution, un service de renseignement dont le rôle est de surveiller toute activité qui serait contraire à la Constitution allemande et mettrait en danger le fonctionnement démocratique du pays.

En Allemagne, il existe différents degrés pour classer les partis ou organisations qui représenteraient un danger potentiel pour la démocratie. Ce classement est établi par le Verfassungsschutz, l'Office de protection de la Constitution, qui mène l'enquête.

C'est ainsi qu'au fil des années, l'AfD, un parti relativement jeune puisque créé seulement en 2013, a gravi ces degrés au fur et à mesure de sa radicalisation constatée par les renseignements intérieurs allemands.

Une affiche de campagne de l'AfD qui représente un avion et le slogan "expulser ceux qui menacent"
L'AfD appelle à des expulsions massives de migrants.Image : Franz Feiner/Eibner-Pressefoto/IMAGO

Pouvoirs de surveillance élargis

De "cas d'examen", l'AfD est passé à "cas suspect d'extrémisme de droite", une désignation validée par un tribunal de Münster, dans l'ouest de l'Allemagne, il y a un peu plus d'un an, et confirmé par ce même tribunal, hier, déboutant ainsi le parti qui avait fait appel.

Pour le tribunal, il existe en effet suffisamment d'indices concrets pour affirmer que le parti poursuit des objectifs contraires à la dignité humaine de certains groupes de personnes.

Cette classification permet aux services de renseignement de cibler le parti et des individus : ils peuvent recruter des indics au sein de l'AfD et de son entourage pour récolter des informations confidentielles et, sous certaines conditions, intercepter les télécommunications du parti.

Toutefois, comme la surveillance peut porter atteinte aux droits fondamentaux des personnes surveillées, toute mesure doit être proportionnée et absolument nécessaire. En d'autres termes, il ne doit pas exister d'autre moyen tout aussi efficace pour obtenir les informations recherchées.

Alice Weidel pendant une interview avec le média public ARD à Berlin
Alice Weidel, la cheffe du parti AfDImage : Liesa Johannssen/REUTERS

Attitude hostile aux migrants et aux musulmans

C'est là que l'on passe à la dernière catégorie, le cas "avéré". Au mois de mai, avant la fin de la procédure engagée devant le tribunal de Münster, l'Office de protection de la Constitution est passé à la vitesse supérieure en classant l'ensemble du mouvement comme "extrémiste de droite avéré".

Cela élargit encore davantage les possibilités de surveillance du parti. L'Office estime que "l'attitude globalement hostile aux migrants et aux musulmans du parti favorise la propagation et l'approfondissement de préjugés, ressentiments et peurs envers ces catégories de personnes".

Là aussi, l'AfD a contesté cette classification devant la justice. Mais cette procédure n'en est qu'à ses débuts et selon nos confrères de la Tagesschau, le journal de la télévision publique, "il pourrait s'écouler plusieurs années avant qu'une décision définitive ne soit rendue".

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais