La sécurité routière en Afrique fait toujours débat
20 août 2025Du Ghana au Nigeria, en passant par le Togo ou encore le Sénégal, les accidents se multiplient, souvent pour les mêmes raisons : routes en mauvais état, véhicules inadaptés ou erreurs humaines. La violation du code de la route figure également parmi les principales causes, faisant chaque année des centaines de victimes.
Un constat que partage Mahamadou Gamatié, secrétaire général de l'Union des travailleurs du transport et assimilés du Niger. "Dès qu'il y a un accident, c'est qu'à un moment donné, les règles du code de la route n'ont pas été respectées", affirme-t-il au micro de la DW.
"Concernant le drame d'Ouémé, au Bénin, il est difficile de se prononcer avec certitude sur les causes, car il y avait très peu de témoins au moment des faits. L'accident s'est produit vers une heure du matin, en pleine nuit. Mais il est presque certain qu'il s'agit d'un non-respect du code de la route, associé à de la négligence. "
Des accidents de plus en plus nombreux
Ce drame, qui a fait au moins 37 morts survient dans un contexte où les accidents de bus se multiplient sur le continent.
Rien qu'en Afrique de l'Ouest, les tragédies sont récurrentes : le 20 août dernier au Burkina Faso, un car a chuté sous un pont sur l'axe Ouagadougou-Kaya, causant deux morts et plusieurs blessés. Un an plus tôt au Kenya, en Côte d'Ivoire, en Égypte ou encore au Sénégal, des dizaines de vies avaient également été fauchées dans des collisions meurtrières. Les causes exactes de l'accident d'Ouémé n'ont pas encore été déterminées, mais les premières constatations des experts pointent vers l'excès de vitesse comme piste privilégiée.
Un danger bien connu des habitants de la zone, à l'image du témoignage d'Abile Houeou. "Chaque fois que je quitte Dassa pour Cotonou et que je croise ces bus, je ressens une profonde inquiétude pour les passagers. Leurs chauffeurs roulent à une vitesse excessive, incontrôlée, parfois même irresponsable", relève-t-il.
Des chauffeurs épuisés
Selon Mahamadou Gamatié, secrétaire général de l'Union des travailleurs du transport et assimilés du Niger, d'autres facteurs viennent également aggraver la situation. "Dans de nombreux cas, la cause est aussi liée à la surexploitation des chauffeurs. Beaucoup conduisent sans avoir eu le temps de se reposer, au point de somnoler au volant. Cela les expose à perdre le contrôle du bus et provoque des drames", assure-t-il.
Contacté par la DW, le directeur de l'agence béninoise de la STM n'a pas souhaité réagir. Dans un communiqué, la société s'est limitée à présenter ses condoléances aux familles des victimes, en précisant attendre les conclusions officielles de l'enquête en cours.