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A Goma, le M23 soutenu par le Rwanda maintient la pression

27 janvier 2025

Les rebelles du M23 soutenus par le Rwanda sont entrés dans la ville de Goma. Des détonations sont entendues. Des scénes de pillage sont rapportées. La prison de Muzenze libérée.

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Des tirs d'artillerie lourde ont retenti lundi matin dans le centre de Goma, la grande ville de l'est de la RDC où des troupes rwandaises et combattant du groupe antigouvernemental du M23 ont pénétré dimanche soir
Des tirs d'artillerie lourde ont retenti lundi matin dans le centre de Goma, la grande ville de l'est de la RDC où des troupes rwandaises et combattant du groupe antigouvernemental du M23 ont pénétré dimanche soirImage : Wang Guansen/Xinhua News Agency/dpa/picture alliance

Goma s'est réveillée ce lundi (27.01.2025 ) avec des crépitements des balles et des habitants décrivent une ambiance de panique. Selon plusieurs sources, il y a eu une évasion à la prison de Muzenze à Goma. Tous les prisonniers ou la plupart d'entre eux seraient actuellement en liberté. Cette prison accueillait entre 3000 et 4000 détenus d'après une note des Nations unies qui remonte à fin mai 2023.

Des vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent des hommes en armes défiler dans des rues. Ils sont suivis de jeunes gens dont certains torse nu. Les rebelles ont fait circuler un document demandant aux soldats congolais de se rendre. Un ultimatum similaire avait déjà expiré cette nuit.

Dimanche matin, dimanche 26 janvier, les habitants du territoire de Nyiragongo, aux bornes 12 et 13 de la frontière avec le Rwanda, ont signalé la présence d'hommes armés, présentés comme étant des soldats de l'armée rwandaise en territoire congolais, alors que les affrontements se poursuivaient dans ce même territoire. 

L'ONU condamne le "mépris éhonté" de la souveraineté de la RDC

Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne le "mépris éhonté" de la souveraineté de la RDC
Le Conseil de sécurité de l'ONU condamne le "mépris éhonté" de la souveraineté de la RDCImage : David Dee Delgado/REUTERS

Quelques heures plus tard, lors de la session d'urgence du Conseil de sécurité, la ministre d'État, Thérèse Kayikwamba Wagner, a confirmé l'incursion et demandé des sanctions contre le Rwanda. Le Conseil de sécurité de l'ONU a dénoncé dimanche le "mépris éhonté" de la souveraineté et de l'intégrité territoriale de la République démocratique du Congo (RDC), réclamant le retrait "des forces extérieures" sans les nommer explicitement.

Toute la journée d'hier dimanche, les forces armées de la République démocratique du Congo ont résisté à la détermination des rebelles du M23 de marcher sur Goma, mais tard dans la soirée, les rebelles étaient déjà signalés à Goma, dans les quartiers nord de la ville. 

Evacuation des personnels de l'ONU 

Des bus à la frontière pour évacuer des personnels ONU venant de Goma
Des bus à la frontière pour évacuer des personnels ONU venant de Goma Image : Arlette Bashizi/REUTERS

Face à cette présence, les autorités militaires et leurs proches restés  dans la ville ont commencé à évacuer par le port de Goma pour se réfugier dans la province du Sud-Kivu. Le soir même, certains chefs rebelles ont déclaré qu'ils avaient pris le contrôle de la ville et que les troupes gouvernementales présentes dans la ville devaient se rendre avant 03 heures, heure locale. 

Des bus ont été organisés lundi à la frontière rwandaise avec l'est de la RDC, prêts à évacuer des personnels de l'ONU et leurs familles venant de Goma, à la merci du M23 et de l'armée rwandaise, a annoncé la radiotélévision nationale rwandaise RBA. 

Quelques soldats, estimés à une centaine, se sont déjà rendus à la base de la Monusco à Goma. D'autres membres des forces armées de la RDC à Goma tiennent tête aux rebelles du M23 dans la ville. La ville est en proie à la panique et des coups de feu sont entendus dans presque tous les quartiers.