"C’est alors que j’ai vu un éclair bleu et blanc par la fenêtre. L’instant d’après, j’ai eu l’impression de voler dans les airs. Nous avons été projetés en l'air par l'onde de choc de la détonation."
Ce souvenir, c’est celui de Setsuko Thurlow. Elle l’a confié à la DW il y a quelques années de cela. Le 6 août 1945, elle était à Hiroshima, quand un bombardier américain a largué "Little Boy" sur la ville : la toute première bombe atomique utilisée contre des humains de l’histoire.
Aujourd’hui, 80 ans plus tard, Setsuko a 93 ans et elle milite au sein de l’ICAN, une organisation internationale basée en Suisse qui lutte pour l’abolition des armes nucléaires… dans un monde qui a relancé sa course à l’armement.
Little boy et ses centaines de milliers de victimes
La bombe larguée le 6 août 45 sur Hiroshima ne suffit pas à faire capituler le Japon sans conditions. A l’époque, l’empire japonais est un allié de l‘Allemagne nazie et donc un ennemi des Etats-Unis. Le président américain, Harry Truman, ordonne alors de larguer une autre bombe sur le Japon, d’une autre sorte. C’est d’abord la ville portuaire de Kokura qui est choisie. Mais à cause du mauvais temps, le bombardier américain doit faire demi-tour et ne largue sa cargaison atomique que le 9 août… sur Nagasaki.
Là encore, des dizaines de milliers de personnes meurent sur le champ. La Seconde guerre mondiale s’arrête peu de temps après en Asie aussi.
Mais des centaines de milliers de personnes souffriront leur vie entière des répercussions de ces deux bombes atomiques sur le Japon : de leurs brûlures, de cancers ou de malformations dues aux rayonnements radioactifs. Aujourd’hui encore, on ne connait toujours pas avec exactitude l’ampleur des dégâts engendrés par ces bombes.
Depuis 1947, on sonne "la cloche de la paix" à Hiroshima, tous les 6 août, à 8h15.
Une cérémonie est organisée en l’honneur des victimes. Le maire appelle à l’abolition des armes nucléaires, à la paix dans le monde.
C’est un rituel depuis près de 80 ans.
Droits et Libertés est une émission préparée, produite et présentée par Sandrine Blanchard
Avec un merci cette semaine à Volker Witting