Élections législatives en Russie
8 décembre 2003
Pas de grande surprise en Russie. Les résultats partiels des élections législatives de ce week-end, résultats publiés ce matin, semblent confirmer les pronostics. La seconde moitié des résultats sera publiée dans quelques jours, mais on connaît d'ores et déjà l'issue du scrutin : c'est le parti de Vladimir Poutine, Edinaïa Rossia, qui sort grand vainqueur, et haut la main.
Ces élections des députés de la Douma, l'Assemblée russe, marquent une large victoire du Kremlin. Les communistes, quant à eux, se sont effondrés, en perdant presque la moitié de leurs électeurs par rapport au dernier scrutin de 1999, et pour la première fois depuis la fin de l'URSS, en 1991, les libéraux ne seront pas représentés dans la nouvelle chambre basse. Mais revenons en au vainqueur, le parti pro-Poutine, Edinaïa Rossia ou Russie unie : il aurait recueilli d'après les résultats partiels de ce matin près de 37% des suffrages exprimés au scrutin sur liste. Un résultat qui lui vaut de se voir attribuer presque la majorité absolue des sièges au Parlement, avec 222 sièges sur 450. Par ailleurs, Edinaïa Rossia devrait pouvoir compter sur le soutien politique des ultranationalistes du LDPR de Vladimir Jirinovski, ainsi que sur un nouveau parti nationaliste de gauche, transfuge du parti communiste, le Rodina. S'il arrive effectivement à trouver des alliés dans ces deux partis, le parti présidentiel pourra facilement atteindre la majorité des deux tiers à la Douma, majorité nécessaire à un changement de la Constitution. Changement qui pourrait par exemple permettre à Vladimir Poutine de se présenter une troisième fois aux élections de 2008, à sa propre succession. Puisque désormais tout le monde part du principe que la réélection du président en exercice en mars 2004 ne sera qu'une simple formalité. Sa propagande électorale ayant très bien fonctionné, Vladimir Poutine a doncdésormais toute licence pour mener sans entrave sa politique. A tel point que certains craignent même une dérive autoritaire en Russie. Une crainte qui dépasse d'ailleurs les frontières de la Tchétchènie.
À noter : L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, l'OSCE, a estimé que ces élections en Russie avaient été "profondément faussé[es]". Le président de l'OSCE a en effet déclaré que "Dans cette élection, les énormes avantages procurés au pouvoir en place par son accès aux équipements, fonds et bâtiments publics ont eu pour résultat de fausser profondément les résultats".